Surces paroles rĂ©confortantes, je choisis de me blottir Ă ses cĂŽtĂ©s le restant de la nuit. Le lendemain matin, assise Ă la table de la cuisine, je sirote mon cafĂ©. Les cheveux remontĂ©s en chignons sur le dessus de ma tĂȘte, les yeux encore bouffis par cette nuit, je fixe le vide. Perdue dans mes pensĂ©es, je me demande bien comment je
ï»żTop 7 est un jeu dans lequel vous devez trouver 7 mots en lien avec une thĂ©matique donnĂ©e. Dans cet article, dĂ©couvrez les sept rĂ©ponses qu'il fallait donner pour le thĂšme "PremiĂšre chose qu'on fait le matin". Voici les sept rĂ©ponses qu'il fallait donner pour ce thĂšme Manger Pipi Laver Habiller Lever CafĂ© TĂ©lĂ©phone AprĂšs avoir rĂ©ussi ce niveau 423 de Top 7, vous pouvez continuer Ă jouer en passant au niveau suivant, sur le thĂšme "On le prend souvent en photo". Sinon, vous pouvez revenir au sommaire de Top 7 pour dĂ©couvrir la solution de tous les thĂšmes.
Plusieursexperts, coachs ou encore consultants, ont partagĂ© leurs astuces pour ĂȘtre les plus productifs possibles toute la journĂ©e : il suffit de se concentrer sur une premiĂšre chose
DĂ©tailsGrand carrĂ© de 140 x 140 cm 55".L'Ćuvre est visible intĂ©gralement sur le devant et le lĂ©gĂšrement transparent en microfibre de Ă la main seulement. Ne pas utiliser le nettoyage Ă sec ni le sĂšche PREMIĂRE CHOSE QUE JE FAIS LE MATIN EST DE RETOURNER AU SOMMEIL chat dĂ©motivateur avec signe meme en blanc LA PREMIĂRE CHOSE QUE JE FAIS LE MATIN EST DE ME RENDRE DORMIR⊠Citations hautement dĂ©motivantes pour des humains pas si sĂ©rieux. FabriquĂ© par vos chats locaux. Achetez nos produits afin que nous puissions acheter le meilleur thon disponible et la meille24,84 $US21,11 $US dĂšs 2 achetĂ©esLivraisonExpress 28 aoĂ»tStandard 28 aoĂ»tLes retours sont faciles et gratuitsL'Ă©change ou le remboursement est garanti sur toutes vos savoir plusĆuvres similairesDĂ©couvrez des Ćuvres similaires, créées par plus de 750 000 artistes pour tous les produitsTraduit par ImprimĂ© rien que pour vousVotre commande est imprimĂ©e Ă la demande, puis livrĂ©e chez vous, oĂč que vous savoir plusPaiement sĂ©curisĂ©Carte bancaire, PayPal, Sofort vous choisissez votre mode de savoir plusRetour gratuitL'Ă©change ou le remboursement est garanti sur toutes vos savoir plusService dĂ©diĂ©Une question ? Contactez-nous ! Nous sommes joignables du lundi au vendredi, de 8 h Ă 19 votre questionImprimĂ© rien que pour vousVotre commande est imprimĂ©e Ă la demande, puis livrĂ©e chez vous, oĂč que vous sĂ©curisĂ©Carte bancaire, PayPal, Sofort vous choisissez votre mode de gratuitL'Ă©change ou le remboursement est garanti sur toutes vos dĂ©diĂ©Une question ? Contactez-nous ! Nous sommes joignables du lundi au vendredi, de 8 h Ă 19 3! Contenu inappropriĂ© /Violation de droits d'auteur
Peuimporte le moyen (car le coaching est bien un moyen (1)) ce que je fais, tous les jours, du matin au soir, câest tenter dâĂ©veiller mes clients Ă leur intelligence Ă©motionnelle. VoilĂ
Elles sont nombreuses, pendant la saison sĂšche, Ă quitter leurs villages respectifs pour venir Ă Bamako, Ă la recherche de quoi subvenir Ă leurs besoins et Ă ceux de leurs familles. Elles sont ĂągĂ©es de 11 Ă 18 ans ou plus. Certaines aides mĂ©nagĂšres travaillent dans des conditions difficiles et pour des salaires insignifiants. La plupart dâentre elles sont victimes de violences physique, verbale et sexuelle de la part de leurs employeurs. Cependant, dâautres sont dans de bonnes conditions et sont bien traitĂ©es par leurs patronnes. Les larmes aux yeux, Mariam, ĂągĂ©e de 16 ans, dit avoir Ă©tĂ© victime de maltraitance de la part de sa patronne. Ma patronne me fait subir toute sorte de violence physique que jâendurais pour un salaire dĂ©risoire. Mais jâai rĂ©ussi Ă mâenfuir en abandonnant mon salaire chez la dame», dit-elle. Câest aussi le cas de Awa Coulibaly, qui se lĂšve tous les jours Ă 6 heures du matin et se couche vers 23heures. Quand je me lĂšve le matin, la premiĂšre des choses que je fais, câest allumer le feu pour prĂ©parer le petit dĂ©jeuner. Ensuite, je balaie la cour, fais la vaisselle. Je dois aussi laver la voiture du patron avant quâil ne parte au travail. Puis, je nettoie le salon et lâarrange. Tout cela doit se faire avant 9 heures, car câest Ă cette heure-lĂ que la patronne va au travail. A la descente, je dois partir chercher les enfants Ă lâĂ©cole, et bien avant ça, je dois tout faire pour finir de prĂ©parer. Et gare Ă moi si la patronne vient trouver que je nâai pas fini une seule de mes tĂąches. Elle me couvre de toutes sortes dâinjures. Franchement, je nâen peux plus », a-t-elle martelĂ©. Wassa, dans la quinzaine dâĂąge, a Ă©tĂ© victime de violence physique. Je travaillais dans une famille aisĂ©e Ă SĂ©bĂ©nikoro. Au dĂ©but, tout allait bien avec ma patronne. Plus le temps passait, plus son comportement envers moi changeait, jusquâau jour oĂč elle mâa battue Ă sang, car jâai fait tomber un verre sans faire exprĂšs et elle lâa coupĂ© de mon salaire», dit-elle. Une jeune femme sous anonymat nous confie quâĂ lâĂąge de 14 ans, elle subissait des agressions sexuelles de la part du mari de sa patronne quand celle-ci sâabsentait. Il mâa fait croire que si je ne me laissais pas faire, il va me renvoyer et dire Ă sa femme que je suis une voleuse. Prise de peur, je me suis laissĂ© faire jusquâĂ ce que je quitte leur maison», dĂ©plore-t-elle. Ma patronne sâest enfuie avec mon salaire. Jâai dĂ» appeler ma mĂšre au village qui mâa envoyĂ© un peu dâargent. Dieu voit tout », dĂ©clare Aminata qui vit chez sa sĆur en ce moment. Sous anonymat, une fille bobo », qui a Ă©chappĂ© Ă une tentative de viol de la part de lâĂ©poux de sa patronne depuis 2018, dit sâĂȘtre souvenu de lâincident comme si câĂ©tait hier. Mon violeur a dâabord attendu que son Ă©pouse se rende au travail, avant de me sauter dessus. Il mâa embrassĂ©e dans le cou et a commencĂ© Ă me toucher le corps. Je lâai repoussĂ© et je me suis Ă©chappĂ©e », indique-t-elle. Kany, aide-mĂ©nagĂšre, dit quâelle nâa pas toujours eu son salaire pour rentrer au village pour les travaux champĂȘtres. Les travaux champĂȘtres ont dĂ©jĂ commencĂ© au village. Toutes mes sĆurs sont rentĂ©es. Mais, moi, je ne peux pas, car je nâai pas encore mon argent. Partir faire ces travaux est une tradition chez nous. Ma patronne me dit dâattendre octobre pour me payer », dit-elle en larme, la tĂȘte baissĂ©e devant un tas dâassiettes. Rokia, aide mĂ©nagĂšre dans le quartier Mamaribougou, tĂ©moigne quâelle ne mange pas Ă sa faim, pis, elle nâest pas payĂ©e rĂ©guliĂšrement par sa patronne. Je fais des travaux mĂ©nagers qui sont au dessus de mes capacitĂ©s physiques. Je me lĂšve tĂŽt et me couche aprĂšs tout le monde», dĂ©clare-t-elle. Cependant, toutes les aides mĂ©nagĂšres ne sont pas confrontĂ©es Ă des situations difficiles. Certaines travaillent dans de bonnes conditions. Câest le cas de Oumou, aide mĂ©nagĂšre depuis 6 ans. Elle affirme que celle qui lâemploie est une dame trĂšs gentille et rĂ©guliĂšre dans les paiements mensuels. Depuis mon arrivĂ©e dans la famille, je me sens comme chez moi, je suis trĂšs Ă lâaise. On se comprend trĂšs bien», a-t-elle dit. Dâautres viennent en ville pour apprendre des choses avec leurs employeurs, comme câest le cas dâAdja qui affirme avoir tout appris avec sa patronne qui Ă©tait trĂšs gentille. Jâexprime toute ma gratitude Ă ma patronne, câest elle qui mâa tout appris. Cette profession mâa permise dâapprendre des choses que jâignorais au village», conclut-elle. MARIE DembĂ©lĂ©, stagiaire Commentaires via Facebook
Cest la premiÚre fois que je fais un site c'est donc un essai pour moi. Nous sommes hébergés sur le serveur du REF National, je travaille donc sous Wordpress en le découvrant petit à petit. Je pense pouvoir l'améliorer en comprenant mieux comment utiliser toutes les possibilités de Wordpress, il ne faut pas se décourager
Messages 797đ 2307Localisation Sud Toulousain nĂ©e Ă ParisKallyseeQuartier-MaĂźtre de canoĂ« trouĂ©Je fais chauffer mon lait bien chaud, je vais uriner, je me recouche au lit en dĂ©gustant mon breuvage,je me rĂ©veille le cerveau en jouant Ă des jeux...j'ouvre de suite la fenĂȘtre sans volets pour assister au spectacle magnifique des oiseaux qui vire-voltent dans tous les sens... le soir, douche bien chaude, pyjama, je pianote sur l'ordi de çà de lĂ , puis dĂźner... Statut Ben voyons...Messages 5552đ 13678BodilLieutenant de destroyer dĂ©crĂ©pitJus d'orange, cafĂ©, le tout devant les informations Ă la tĂ©lĂ© je ne vous dis par quelle chaĂźne, c'est pas la peine. Messages 6196đ 28850OuidireCapitaine de vedette cherbourgeoiseEn me levant Ă©teindre le radio-rĂ©veil et faire couler un expresso aux grains broyĂ©s sur place, qui Ă©veille les sens aprĂšs 30 minutes lĂ©nifiantes de France InterEn arrivant mettre la clĂ© dans la serrure pour ne pas la perdre et allumer la broyĂ©s sur place Messages 1381đ 3632Localisation RouenMars attacksPremier-MaĂźtre de coque de noixPipi caca. Je suis trĂšs bien rĂ©glĂ© Ă ce niveau, je fais les deux ensemble et concernant la grosse commission, j'ai la chance que cela se passe en quelques instants. Les gens qui lisent sur le trĂŽne, c'est pour moi un grand mystĂšre hahaStatut Messages 15796đ 34953Date de naissance 15/12/1973Localisation 77petzouille [Vous devez ĂȘtre inscrit et connectĂ© pour voir ce lien] a Ă©critPipi caca. Je suis trĂšs bien rĂ©glĂ© Ă ce niveau, je fais les deux ensemble et concernant la grosse commission, j'ai la chance que cela se passe en quelques instants. Les gens qui lisent sur le trĂŽne, c'est pour moi un grand mystĂšre haha super!Ourssolitaire29 aime ce messageMessages 1381đ 3632Localisation RouenMars attacksPremier-MaĂźtre de coque de noix Je tenais absolument Ă partager certains aspects de mon intimitĂ© afin de m'intĂ©grer plus aime ce messageStatut Messages 15796đ 34953Date de naissance 15/12/1973Localisation 77petzouille [Vous devez ĂȘtre inscrit et connectĂ© pour voir ce lien] a Ă©critJe tenais absolument Ă partager certains aspects de mon intimitĂ© afin de m'intĂ©grer plus facilement. je comprends, c'est trĂšs important! bon on va peut ĂȘtre Ă©viter d'entrer dans ls dĂ©tails quand mm........ ClintMajor de gondole gonflableEn me levant, rentrant du taf, apĂ©ro Statut MirabelleMessages 12225đ 38087Localisation Dans ma tĂȘteLou et ChrisEn me levant le matin, je me cogne dans quelque chose. AprĂšs c'est Loulou rentre, je l'embrasse...Messages 10697đ 21998DulceStatut EX VIVIEN74Messages 3813đ 9378Date de naissance 03/11/1981Localisation NANTESLe gourmandEnseigne de vaisseau fantĂŽmeje fais pipi et je regarde s'il s'est passĂ© quelque chose d'important dans le monde pendant la nuit. Et je mange car j'ai la dalle quand je me lĂšve le matinStatut Messages 15796đ 34953Date de naissance 15/12/1973Localisation 77petzouille [Vous devez ĂȘtre inscrit et connectĂ© pour voir ce lien] a Ă©critje fais pipi et je regarde s'il s'est passĂ© quelque chose d'important dans le monde pendant la nuit. Et je mange car j'ai la dalle quand je me lĂšve le matin Ă peu prĂšs pareilje sors ma chienne en pluset je bois mon cafĂ© en regardant ce qu'il y a eu dans le mondeMessages 10697đ 21998DulceComme ça t'es dĂ©primĂ©e pour la journĂ©e Statut MirabelleMessages 12225đ 38087Localisation Dans ma tĂȘteLou et ChrisJe me demandais un truc quand tu vas bien, est-ce que ça te dĂ©prime ?Messages 10697đ 21998DulceStatut EX VIVIEN74Messages 3813đ 9378Date de naissance 03/11/1981Localisation NANTESLe gourmandEnseigne de vaisseau fantĂŽme [Vous devez ĂȘtre inscrit et connectĂ© pour voir ce lien] a Ă©critComme ça t'es dĂ©primĂ©e pour la journĂ©e non ça ne me dĂ©prime pas les mauvaise nouvelles dans le monde, j'ai pas mal de recul par rapport à çaStatut BarrĂ©eMessages 29887đ 190110Localisation ParisHicAmiral de flottille secouĂ©eLe matin, je me sers un verre du jus de fruits et j'allume une clope Le soir, je me change pour une tenue de maison-[Vous devez ĂȘtre inscrit et connectĂ© pour voir cette image]Messages 13654đ 40502LaliLe matin j'allume la radio et j'ouvre les fenĂȘtres pour aĂ©rer si elles ne l'Ă©taient pas dĂ©jĂ .Le soir je me change aussi EX VIVIEN74Messages 3813đ 9378Date de naissance 03/11/1981Localisation NANTESLe gourmandEnseigne de vaisseau fantĂŽme [Vous devez ĂȘtre inscrit et connectĂ© pour voir ce lien] a Ă©critLe matin j'allume la radio et j'ouvre les fenĂȘtres pour aĂ©rer si elles ne l'Ă©taient pas dĂ©jĂ .Le soir je me change aussi directement. Ah oui effectivement la premiĂšre chose que je fais c'est aussi ouvrir le volet et la fenĂȘtre pour aĂ©rer !Messages 10697đ 21998DulceMaintenant c'est le Pedantix !Statut Messages 15796đ 34953Date de naissance 15/12/1973Localisation 77petzouilleouais mais toi c'est pas le matin[Vous devez ĂȘtre inscrit et connectĂ© pour voir cette image]Statut EX VIVIEN74Messages 3813đ 9378Date de naissance 03/11/1981Localisation NANTESLe gourmandEnseigne de vaisseau fantĂŽme [Vous devez ĂȘtre inscrit et connectĂ© pour voir ce lien] a Ă©critouais mais toi c'est pas le matin[Vous devez ĂȘtre inscrit et connectĂ© pour voir cette image] elle devrait crĂ©er un topic 1ere chose que je fais en me levant en plein milieu d'aprĂšs midi Statut Messages 15796đ 34953Date de naissance 15/12/1973Localisation 77petzouille [Vous devez ĂȘtre inscrit et connectĂ© pour voir ce lien] a Ă©critelle devrait crĂ©er un topic 1ere chose que je fais en me levant en plein milieu d'aprĂšs midi ouais ou qu'est ce que je fais toute la nuit..............lolAlaskaPirate de rafiot gangrenĂ©Le matin, je commence par mettre le pied droit par terre, puis le gauche, j'attache mes cheveux, je caresse et bisouille mon chat mon h. est parti dĂ©jĂ , j'ouvre la fenĂȘtre, les volets, je respire, je descends les marches, je me fais un jus d'orange pressĂ©e, un cafĂ©, et c'est parti !!Le soir.....rien ! bande de curieux !Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum
SalutĂ tous, Pour ĂȘtre honnĂȘte, sortir du lit est une chose difficile pour moi, car mon lit est trĂšs confortable et je ne veux pas le quitter. Jâai
Salut Ă tous,Pour ĂÂȘtre honnĂÂȘte, sortir du lit est une chose difficile pour moi, car mon lit est trĂšs confortable et je ne veux pas le quitter. JĂąâŹâąai une couverture douce qui a un beau sentiment de chaleur et de sĂ©curitĂ©. AprĂšs cette petite lutte, je descends pour le petit dĂ©jeuner. Habituellement, je mange un bol de cĂ©rĂ©ales et puis je prends une douche. Je veux essayer de rester simple le matin avant de quitter la maison pour aller Ă lĂąâŹâąuniversitĂ©. Normalement, je suis trop fatiguĂ© pour dĂąâŹâąautres activitĂ©s, surtout celles qui ne sont pas et Ă demain
Maisje fais des rencontres rassurantes et je crĂ©e des relations de confiance. Parce que le problĂšme ce nâest pas moi. Câest eux. Parce que le problĂšme ce nâest pas moi. Câest eux.
Cette fois, Marie-JosĂ©e Normand avait fait le trek jusquâau camp de base. Quand il avait fait partie de la premiĂšre expĂ©dition quĂ©bĂ©coise Ă gravir lâEverest par sa face nord, 10 ans plus tĂŽt, elle Ă©tait restĂ©e avec ses filles, FrĂ©dĂ©rique et Catherine, qui allaient alors Ă lâĂ©cole primaire. Quand il a tentĂ© une premiĂšre fois dâatteindre le deuxiĂšme sommet du globe, en 2016, avant quâune avalanche dĂ©vaste le camp 3 oĂč il aurait pu passer la nuit, elle Ă©tait aussi restĂ©e Ă Saint-Bruno-de-Montarville avec leurs filles, qui basculaient alors vers lâĂąge adulte. Cette fois, elle avait traversĂ© avec lui le massif du Karakoram et ses quatre 8000 mĂštres, avec le plus haut, le K2, et son profil vertigineux culminant Ă 8611 mĂštres, en point de mire. J'avais le goĂ»t d'ĂȘtre avec lui, j'avais le goĂ»t de le vivre ça aussi. Mais c'Ă©tait beaucoup d'ĂȘtre avec lui. C'Ă©tait vraiment spĂ©cial. Dans la vie de tous les jours, ça roule, surtout les filles, avec le sport, ma job et tout le reste. C'est un tourbillon. J'avais le goĂ»t de m'arrĂȘter et d'avoir un moment, Ă juste marcher, et dâĂȘtre dans une tente collĂ©e sur mon chum. Quand la haute montagne sâĂ©tait immiscĂ©e dans les rĂȘves, endormis comme Ă©veillĂ©s, du pĂšre de ses enfants, elle lâavait accompagnĂ© jusquâau sommet du mont Blanc, alors quâil apprenait mĂ©thodiquement les rudiments de lâalpinisme avant de sâattaquer au toit du monde. Câest quâelle avait lâhabitude de le suivre dans les dĂ©fis sans cesse renouvelĂ©s quâil se fixait, des marathons aux ultramarathons ou encore Ă Fort Boyard, 20 ans plus tĂŽt. LâEverest? Elle serait allĂ©e, assure-t-elle. Mais plus Ă ce moment. La limite Ă©tait claire pour moi. DĂšs quâil y avait un danger, je nây allais plus. Jâavais des enfants. Si je n'avais pas eu d'enfants, je serais allĂ©e avec lui, c'est sĂ»r. Je serais allĂ© Ă l'Everest. Je suis certaine. Je ne pouvais juste pas prendre le risque qu'il arrive quelque chose et que je laisse mes enfants sans moi. Ă un peu plus de 5000 mĂštres dâaltitude, perchĂ© sur le glacier Godwin-Austen, le camp de base du K2 offre une vue imprenable sur le sommet himalayen, une montagne maudite qui a pris une vie pour chaque quatre ascensions rĂ©ussies contre 1 pour 25 pour lâEverest. La montagne sauvage » est plus au nord que lâEverest, soumise Ă des conditions mĂ©tĂ©orologiques plus violentes et difficiles, et plus technique dans sa montĂ©e comme dans sa descente. LĂ oĂč lâEverest fait rĂȘver, le K2 fait frissonner, mĂȘme les alpinistes les plus accomplis. En tout, ils sont 93 Ă y avoir perdu la vie; trois Canadiens, dont un QuĂ©bĂ©cois. Marie-JosĂ©e Normand nâest pas restĂ©e au camp de base pendant quâil commençait les boucles dâacclimatation jusqu'aux camps avancĂ©s, chaque fois en redescendant aprĂšs avoir laissĂ© son corps sâhabituer Ă lâaltitude, jusquâau moment choisi pour tenter dâatteindre le sommet. AprĂšs trois jours sur place, alors que la montagne montrait dĂ©jĂ les signes de son impĂ©tuositĂ©, elle est retournĂ©e par le mĂȘme chemin dâune centaine de kilomĂštres Ă travers le massif pakistanais avant de rentrer chez elle, Ă Saint-Bruno, en banlieue de MontrĂ©al. Ăa n'a pas Ă©tĂ© facile, quand je suis partie du camp de base. C'est comme si tu te coupes un peu de tout ça. Tu ne peux pas te mettre Ă penser Ă tout ça. Tu pleures et tu t'en retournes. Tu marches et tu marches et tu marches. Ăa fait du bien marcher. Ce n'est pas de gaietĂ© de coeur que je partais. Surtout que tu vois c'est quoi cette affaire-lĂ le K2. Et on a eu de la mauvaise tempĂ©rature. Ce n'Ă©tait pas agrĂ©able, vraiment pas. Je ne comprenais pas pourquoi ils se mettaient dans des positions comme ça. C'est moche, ta petite tente, il neige, il fait froid. Tu nâes jamais confortable, tu manges tout le temps la mĂȘme affaire. C'est majestueux, mais quand tu vois la montagne... c'est quelque chose. Moins dâun mois plus tard, le 7 juillet 2018, alors quâil redescendait en solitaire du camp 2 situĂ© Ă 6700 mĂštres, lâhomme de sa vie, quâelle avait rencontrĂ© trois dĂ©cennies plus tĂŽt Ă lâuniversitĂ©, a fait une chute accidentelle. LâhypothĂšse la plus vraisemblable est quâun des cĂąbles installĂ©s en permanence sur les voies empruntĂ©es annĂ©e aprĂšs annĂ©e par les alpinistes a cĂ©dĂ©, le prĂ©cipitant plus de 1000 mĂštres plus bas, sans que quelqu'un puisse rattraper celui qui dĂ©valait la pente presque verticale. Serge Dessureault voulait ĂȘtre le premier QuĂ©bĂ©cois Ă se tenir sur le deuxiĂšme sommet de la planĂšte. Il est devenu le 87e alpiniste Ă y perdre la vie. Il avait 53 ans. Capitaine de la caserne 19, situĂ©e Ă l'intersection de l'avenue de Lorimier et de la rue Ontario, Ă MontrĂ©al, Serge Dessureault avait Ă©tĂ© lâune des figures principales de la sĂ©rie documentaire Alerte 5, qui avait suivi pendant une saison les pompiers dâune des casernes les plus actives de la mĂ©tropole. Personnage charismatique, engagĂ© dans diverses causes et surtout trĂšs actif dans le milieu des courses dâaventure, il Ă©tait probablement le pompier le plus connu du QuĂ©bec. JâĂ©tais vraiment contente de pouvoir dire que mon pĂšre Ă©tait pompier, assure FrĂ©dĂ©rique. Je pense que tous les jeunes se disent que câest quelque chose de gros et de fun. Ce que je trouvais le plus cool de son mĂ©tier, renchĂ©rit Catherine, câĂ©tait la caserne, lâambiance. Il Ă©tait avec les gars. CâĂ©tait une famille. Il aimait vraiment ça et les gens avec qui il travaillait. Je trouvais ça plus cool que le mĂ©tier en tant que tel. Serge DessureaultPhoto fournie par Marie-JosĂ©e NormandLe travail de pompier est un mĂ©tier Ă haut risque, et dans Alerte 5 comme dans la vie, Serge Dessureault prĂŽnait dâabord et avant tout la prudence. Il disait toujours que câĂ©tait sa famille en premier. Prudence, rĂ©pĂšte Marie-JosĂ©e. Je nâavais pas peur quâil prenne des risques inutiles, sauf quâon ne contrĂŽle pas tout. Dans ma tĂȘte, il ne pouvait rien arriver, relĂšve Catherine. Ces trucs-lĂ , ça arrive juste aux autres. Pour tout, pas juste pour son travail de pompier. Dans ma tĂȘte, c'est sĂ»r que s'il arrivait quelque chose, ce ne serait pas Ă lui. Je n'avais pas d'inquiĂ©tude. Son but, Ă la base, ce n'Ă©tait pas de nous inquiĂ©ter non plus, ajoute FrĂ©dĂ©rique. Je ne pense pas que tu fais exprĂšs de dire Ă tes enfants "OK bye, ça se peut que je ne revienne pas." Il nous racontait des histoires de plus en plus. Plus on vieillissait, plus il nous en racontait. Il disait toujours "J'ai la plus belle job au monde, mais je ne la souhaite Ă personne." » Serge Dessureault avait appliquĂ© les mĂȘmes prĂ©ceptes qui ordonnaient son quotidien de pompier Ă la haute montagne. Il nâĂ©tait pas lâune de ces tĂȘtes brĂ»lĂ©es qui se lancent inconsciemment Ă lâassaut dâun des sommets du monde sans grande prĂ©caution. Il Ă©tait un homme posĂ©, rĂ©flĂ©chi, qui justement pensait quâil pouvait, grĂące Ă une intense prĂ©paration, physique comme mentale, contrĂŽler lâincontrĂŽlable. Une forme de syndrome de Superman, selon Marie-JosĂ©e. Sans se croire invincible ou immortel, au contraire. Son rapport Ă la mort Ă©tait diffĂ©rent. Pour lui, il allait mourir Ă un moment donnĂ©. Il a perdu son pĂšre trĂšs jeune. Il n'a pas eu une enfance facile. La mort a toujours Ă©tĂ© prĂ©sente dans sa vie. Plus il avançait dans la vie, plus il en avait vu avec son mĂ©tier, les gens proches. C'est drĂŽle parce qu'il n'a jamais pensĂ© qu'il vivrait vieux. On en parlait souvent les deux. Moi, j'ai toujours dit que je vivrais vieille. J'ai l'impression qu'il avait un rapport Ă la mort qui faisait qu'il avait moins peur du risque. C'est un peu comme ça que je me l'explique. Quand tu fais de la gymnastique, il y a beaucoup de choses qui te font peur dans les mouvements que tu fais, dit Catherine. Et un jour, j'ai essayĂ© de lui expliquer quâil y avait un mouvement que je n'Ă©tais pas capable de faire, j'avais trop peur. Et il ne comprenait pas "Ă un moment donnĂ©, tu le fais, au pire, tu vas te casser la jambe, tu vas avoir un plĂątre et ça va ĂȘtre rĂ©glĂ©! C'est pas grave." J'essayais de lui expliquer que j'avais peur, que c'Ă©tait un blocage, mais il ne comprenait pas ça. Il disait "J'ai vraiment peur de rien." LâEverest est arrivĂ© comme une progression naturelle dans une quĂȘte incessante de nouveaux dĂ©fis athlĂ©tiques. Avant de sâattaquer Ă la cime du monde, lâancien membre de l'Ă©quipe nationale junior de lutte olympique sâĂ©tait bĂąti une solide rĂ©putation de coureur dâaventure dâĂ©lite. De son premier marathon Ă 13 ans Ă son plus rapide Ă 30 ans 2 h 38 min, il Ă©tait passĂ© aux courses Ă Ă©tapes et en autonomie un peu partout autour du globe, comme lâĂco-Challenge en Patagonie ou le brutal Marathon des sables, qui requiert 240 kilomĂštres dâeffort dans le dĂ©sert marocain. Ă un moment donnĂ©, il sâest dit "Quâest-ce qui est le plus extrĂȘme que je peux faire?" Câest lĂ quâil sâest dit "Je vais faire lâEverest." Et moi, quand il mâa dit ça, je me suis dit "Euh, non, mais quoi", se rappelle trĂšs bien celle qui lâa rencontrĂ© en 1985, alors quâils Ă©tudiaient au baccalaurĂ©at en Ă©ducation physique. Ni lâun ni lâautre ne deviendra enseignant, mais le sport rythmera leur quotidien toute leur vie, une passion qui sâest transmise Ă leurs deux filles. Pour moi, il pouvait courir. CâĂ©tait un athlĂšte. Il nây avait pas de problĂšme. DâemblĂ©e, je savais quâil pouvait rĂ©ussir. Mais lĂ , il sâen allait dans complĂštement autre chose. Tout ce quâil faisait, câĂ©tait pour le challenge. Serge DessureaultPhoto fournie par Marie-JosĂ©e NormandGrĂące Ă son expĂ©rience avec les pompiers-araignĂ©es comme dans la demi-douzaine de Jeux mondiaux des pompiers et policiers auxquels il avait participĂ©, Serge Dessureault Ă©tait dĂ©jĂ rompu Ă certaines techniques dâescalade. Puis, il avait convaincu son grand ami Maurice BeausĂ©jour de lâaccompagner dans cette nouvelle aventure, comme il le faisait dĂ©jĂ depuis des annĂ©es dans les prĂ©cĂ©dentes, comme il le convaincrait plus tard de venir avec lui, Ă nouveau, sur le K2. Il est allĂ© chercher de lâaide. Il a rencontrĂ© les gens qui ont dĂ©jĂ fait lâEverest. Il s'est fait conseiller, et c'est de lĂ qu'il a dĂ©cidĂ© de faire quatre montagnes avant de se rendre Ă l'Everest, ajoute Marie-JosĂ©e. Au mont Blanc, on avait une Ă©quipe de guides pendant une semaine qui nous ont tout montrĂ©, les techniques, le rappel, ce Ă quoi tu dois faire attention. Ă l'Aconcagua, il Ă©tait encore lĂ avec un guide de montagne qui avait dĂ©jĂ essayĂ© le K2, il y a hyper longtemps, et qui est devenu un trĂšs grand ami de Serge. Il Ă©tait toujours avec des gens qui avaient beaucoup d'expĂ©rience pour faire les expĂ©ditions prĂ©paratoires qu'il a faites Ă l'Everest. Il s'est entourĂ© de gens qui ont Ă©tĂ© en mesure de lui montrer. Mais tu as le "thĂ©orique" et tu as le "pratique". Toute la thĂ©orie, il l'avait trĂšs bien, mais il y a quand mĂȘme une diffĂ©rence entre un 6000 m et un 8000 m. Serge DessureaultPhoto fournie par Marie-JosĂ©e NormandEt Serge Dessureault ne sâattaquait pas seulement Ă lâEverest, mais Ă lâEverest par sa face nord, moins frĂ©quentĂ©e, jamais conquise par un QuĂ©bĂ©cois. Et voilĂ , il fallait quâil soit le premier QuĂ©bĂ©cois Ă avoir fait lâEverest par la face nord. Il y a deux choses lĂ -dedans câĂ©tait moins dispendieux de ce cĂŽtĂ©, mais câĂ©tait aussi la fiertĂ© dâĂȘtre le premier Ă le faire de ce cĂŽtĂ©-lĂ . Il cherchait quelque chose. Il cherchait quelque chose, rĂ©pĂšte Marie-JosĂ©e. Une fois quâil Ă©tait parti pour le Tibet, le quotidien avait repris son cours. Les filles Ă©taient jeunes et ne saisissaient pas lâampleur du dĂ©fi qui Ă©tait devant lui. Et avec ses autres expĂ©ditions et les semaines oĂč il ne rentrait pas de la caserne, elles Ă©taient habituĂ©es de ne pas revoir leur pĂšre chaque soir Ă la maison. Il me lâa souvent dit "Si tu nâĂ©tais pas lĂ comme mon pilier, je ne pourrais pas faire tout ce que je fais." Il le savait, lui. Il partait, tout marchait, la maison, les filles. Câest sĂ»r que je me suis un peu oubliĂ©e lĂ -dedans. Puis est venue la poussĂ©e finale vers le toit du monde. Un vingt-quatre heures dâattente pour savoir sâil est redescendu sain et sauf, insoutenable. Il avait un tĂ©lĂ©phone satellite lĂ -bas. Et quand il m'a appelĂ© pour me dire "OK, je monte" et quâil s'en allait pour le sommet, j'Ă©tais Ă ramasser Ă la cuillĂšre. Cette journĂ©e-lĂ , une chance que j'avais une amie avec moi, je n'avais plus de contrĂŽle. J'Ă©tais hors de moi, jusqu'Ă ce qu'il revienne. MĂȘme que je me suis dit "Plus jamais je ne vais revivre ça." Et quand il est reparti aprĂšs, j'ai complĂštement bloquĂ© tout ça. Ce sont des moments angoissants. Tu as tes deux jeunes qui sont lĂ . Tu te rends compte que ça fait deux mois qu'il est parti, c'est long. Tu es toute seule avec tes jeunes enfants. Tu t'ennuies, mais en mĂȘme temps, tu rĂ©alises c'est quoi quand il n'est pas lĂ aussi. Alors tu veux qu'il revienne. Tu veux vraiment qu'il revienne. L'Everest, ç'a Ă©tĂ© trĂšs difficile pour moi. Et je me suis jurĂ© que je ne revivrais jamais ça. Le 15 mai 2007, Serge Dessureault est devenu le premier QuĂ©bĂ©cois Ă atteindre le sommet de lâEverest par la face nord. Trente minutes plus tard, Maurice BeausĂ©jour atteignait aussi lâaltitude mythique de 8848 mĂštres. Pendant cette journĂ©e ensoleillĂ©e, une soixantaine de grimpeurs tentaient la mĂȘme poussĂ©e par la face nord, dont le Japonais Yoshitomi Okura, qui sâest effondrĂ© quelques pas aprĂšs avoir entamĂ© la descente. Le surlendemain, lâEverest a pris cinq vies de plus. Serge Dessureault, au sommet de l'Everest, montre fiĂšrement les Ă©cussons du Service des incendies de la Ville de MontrĂ©al et de sa fournie par Marie-JosĂ©e NormandLe retour Ă la maison a Ă©tĂ© difficile pour le couple, se rappelle Marie-JosĂ©e. Serge Ă©tait restĂ© dans les nuages tibĂ©tains, dans l'euphorie constante d'avoir atteint le toit du monde. Mais les derniers mois avaient Ă©tĂ© taxant pour elle, seule Ă s'occuper des enfants, mais surtout, seule Ă supporter le stress constant de sa prĂ©sence sur les pentes d'une montagne qui peut Ă tout moment vous arracher Ă la vie. JâĂ©tais fatiguĂ©e, tannĂ©e, contente qu'il revienne. Mais en mĂȘme temps, il raconte les choses qui se passent lĂ -bas. Il y avait un Japonais dans une tente Ă cĂŽtĂ© d'eux et, Ă un moment donnĂ©, quand il redescendait, ils l'ont recroisĂ© et il Ă©tait en train de mourir, et il n'y avait rien Ă faire. Encore aujourd'hui, elle se pose la mĂȘme question qu'elle lui posait alors. "Pourquoi tu vas te mettre dans une telle position..." Ăa n'a pas de sens quand on pense à ça. Les gens vont atteindre un sommet, mais les gens meurent et tu ne peux mĂȘme pas les aider? Pourquoi tu vas faire des choses comme ça? Lui n'avait d'yeux que pour l'exploit qu'il venait d'accomplir. Il avait vaincu l'Everest. Des mois d'effort pour se tenir quelques minutes au sommet de la Terre, et de redescendre par la vallĂ©e arc-en-ciel, oĂč reposent Ă jamais les corps gelĂ©s des alpinistes morts dans leur propre tentative, les couleurs criardes de leurs manteaux se dĂ©tachant vivement du gris et du blanc de la crĂȘte nord de la montagne sacrĂ©e. Et moi, j'avais dit "Je ne veux plus revivre ça", poursuit-elle du mĂȘme souffle. Puis, la façon de ne plus revivre ça, c'est d'accepter qu'il meure Ă un moment donnĂ© dans les choses qu'il fait. Et t'acceptes le fait qu'il le fait parce que ç'a toujours Ă©tĂ© correct. Il nây 'a jamais eu de "je ne veux pas que tu le fasses" ou de "je t'empĂȘche de". Ăa n'existait pas entre nous deux. Mais le fait de dire "J'accepte le fait que ça se peut qu'il meure en faisant ça..." Et ça, c'est un cheminement, ça n'arrive pas du jour au lendemain. Mais un jour, c'est venu et c'Ă©tait clair pour moi. Ce qui fait quand il est parti pour le K2, j'Ă©tais hors de moi, entre guillemets, parce que je me disais, celle-lĂ , elle est bien pire que l'Everest. Et en mĂȘme temps, j'Ă©tais en paix par rapport à ça parce que je me disais, ça se peut... ça se peut. J'accepte le fait que ça se peut qu'il ne revienne pas. SpĂ©cial hein? La famille Normand-Dessureault lors d'une sortie Ă vĂ©loPhoto fournie par Marie-JosĂ©e NormandNeuf ans aprĂšs avoir conquis lâEverest, Serge Dessureault a montĂ© une premiĂšre expĂ©dition pour tenter de vaincre la montagne sauvage. Neuf ans pendant lesquelles il sâĂ©tait remis aux courses dâaventure et de longue haleine. Les filles vieillissaient, la retraite approchait. Je pensais qu'il l'avait fait. "OK, j'ai fait l'Everest." Il n'en reparlait pas tant. Il avait trouvĂ© ça difficile quand mĂȘme. Ătre loin aussi longtemps. La tente, l'inconfort. Ce n'est pas facile. Il s'Ă©tait beaucoup ennuyĂ©. Je ne pensais pas qu'il allait repartir pour une expĂ©dition comme ça, assure Marie-JosĂ©e. Mais il y avait quelque chose qui lui manquait. Le projet d'affronter le K2 Ă©tait dĂ©jĂ bien mĂ»r quand il lâa prĂ©sentĂ© Ă sa famille. La journĂ©e qu'il m'a annoncĂ© qu'il allait sur le K2, dit Marie-JosĂ©e, c'Ă©tait clair que je ne pouvais rien faire. Il Ă©tait dĂ©jĂ rendu lĂ . On Ă©tait rendus Ă planifier notre autre vie. C'est sĂ»r qu'on en a parlĂ©, poursuit-elle. "Regarde ce qu'on a. Veux-tu vraiment prendre le risque de perdre tout ça?" Mais dans sa tĂȘte, ce n'Ă©tait pas un risque plus Ă©levĂ© que de rester Ă la maison, aller travailler, traverser la rue. Les avalanches sont frĂ©quentes sur le K2. Quand il y retournerait une seconde fois, Serge Dessureault pourrait les compter par moment comme lâon dĂ©nombre les coups de tonnerre pendant un orage. Une trentaine en quelques heures. Câest la montagne qui sâanime, se secoue lâĂ©chine et sâassure que personne ne vienne la dĂ©ranger pendant quelques jours encore, avant quâelle se calme enfin et donne une de ses rares occasions vers le sommet, toujours bien plus courtes que celles de lâEverest. Lâavalanche du 23 juillet 2016 Ă©tait dâune autre puissance. DĂ©valant la montagne depuis le sommet, elle allait emporter le camp 4 puis le camp 3 et tout ce qui sây trouvait. Les tentes comme lâĂ©quipement amenĂ©s juste en dessous de la ligne des 8000 mĂštres par les sherpas ont Ă©tĂ© dĂ©vastĂ©s en quelques secondes alors que depuis les camps en contrebas, lâon entendait les bouteilles dâoxygĂšne exploser et se joindre au tumulte provoquĂ© par le torrent de neige et de glace. Cette journĂ©e-lĂ , par une chance presque inouĂŻe, personne ne se trouvait Ă lâun de ces camps avancĂ©s. Serge Dessureault et BenoĂźt Lamoureux, qui lâaccompagnait dans cette premiĂšre tentative, se trouvaient au camp 1, 2000 mĂštres plus bas, protĂ©gĂ©s par des rochers comme une soixantaine dâautres alpinistes. Les camps supĂ©rieurs Ă©taient vides, mĂȘme si la veille, une douzaine de sherpas Ă©taient montĂ©s au camp 3 y dĂ©poser de lâĂ©quipement avant de redescendre pour parler de leurs stratĂ©gies dâascensions. Un nouveau dĂ©sastre humain sur le K2 avait Ă©tĂ© Ă©vitĂ© de peu, de quelques heures. LâexpĂ©dition Ă©tait toutefois terminĂ©e, la route du sommet Ă©tant rendue impraticable pour la saison. Pour une deuxiĂšme annĂ©e de suite, le K2 se refusait Ă toute nouvelle conquĂȘte. Entrevue de Serge Dessureault et BenoĂźt Lamoureux, de retour du K2, rĂ©alisĂ©e le 6 aoĂ»t 2016 Ă RDI Matin. De retour du K2 aprĂšs une ascension non rĂ©ussie, les deux alpinistes discutent avec SĂ©bastien St-François de leur expĂ©dition. Entrevue rĂ©alisĂ©e le 6 aoĂ»t 2016 Ă RDI lâeuphorie de lâexploit dâavoir vaincu lâEverest sâest succĂ©dĂ© une dĂ©prime dont la famille de Serge Dessureault nâavait jamais Ă©tĂ© tĂ©moin auparavant. C'est sĂ»r qu'un an avant le K2, il s'entraĂźnait, s'entraĂźnait. Tu as ton but, tout ça. Il est passĂ© de s'entraĂźner full, Ă ne pas ĂȘtre lĂ , Ă revenir, Ă ĂȘtre assis dĂšs le matin, au mĂȘme endroit. Et il restait lĂ pendant des heures, dĂ©crit FrĂ©dĂ©rique. C'Ă©tait intense Ă voir. Surtout que c'Ă©tait un modĂšle pour se dĂ©passer et pour se pousser. Et tu le vois autant dĂ©pressif. Je ne sais pas si tu peux appeler ça une dĂ©pression et je ne veux pas mettre une Ă©tiquette sur ce que c'Ă©tait. Mais c'Ă©tait intense Ă voir, et pas l'fun Ă voir non plus. Je crois que c'Ă©tait une grosse dĂ©ception, ajoute Catherine. Si j'essaie de me mettre Ă sa place, je suis sĂ»re que moi aussi, j'aurais eu un gros down. Ce n'est pas quelquâun qui n'a pas rĂ©ussi grand-chose dans les objectifs que lui-mĂȘme s'Ă©tait donnĂ©s. Je ne pense pas que c'Ă©tait quelquâun qui Ă©tait habituĂ© tant que ça Ă ne pas rĂ©ussir. Il ne se poussait pas Ă lâextrĂȘme. Il en a fait plusieurs quâil nâa pas rĂ©ussis et câĂ©tait toujours correct, prĂ©cise Marie-JosĂ©e. LĂ , mon corps ne veut plus. Il nây a rien faire. Je ne vais pas me tuer Ă continuer Ă courir. Il respectait ça. Quand il revenait, il disait "Lui, je ne lâai pas rĂ©ussi." Mais ce nâĂ©tait pas un Ă©chec pour lui de ne pas sâĂȘtre rendu Ă lâobjectif quâil sâĂ©tait fixĂ©. Il Ă©tait toujours clair lĂ -dessus "Je ne prendrai jamais le risque de ne pas revenir Ă la maison." CâĂ©tait toujours ça, son motto. Peut-ĂȘtre parce quâelles projetaient leurs propres craintes face Ă une nouvelle tentative, ni FrĂ©dĂ©rique ni Marie-JosĂ©e ne pensait quâil retournerait sur les pentes du K2. Et au dĂ©but, lui aussi semblait plutĂŽt pencher pour laisser filer ce rĂȘve aprĂšs avoir constatĂ© dâaussi prĂšs lâimprĂ©visibilitĂ© de cette montagne, quâaucun principe de prĂ©caution ne peut entiĂšrement amadouer. Au contraire, je nâĂ©tais pas Ă©tonnĂ© quâil y retourne si ça lâa mis tant down de ne pas rĂ©ussir et que ce nâĂ©tait pas parce quâil nâĂ©tait pas capable, parce quâil nâĂ©tait pas assez prĂ©parĂ© physiquement, affirme pour sa part Catherine. Câest quelque chose hors de son contrĂŽle qui a fait quâil nâa pas rĂ©ussi. Surtout quâil nâavait pas peur. Je comprends quâil soit retournĂ©. Il aurait eu de la misĂšre Ă passer au travers sans ce petit badge "J'ai rĂ©ussi Ă faire ça." Probablement qu'il n'y serait pas allĂ© si je l'avais obligĂ© Ă ne pas y aller, dit Marie-JosĂ©e. Il ne serait peut-ĂȘtre pas allĂ©. Mais tu ne peux pas faire ça. Si tu aimes une personne, tu ne vas pas l'encabaner. Tu ne vas pas l'empĂȘcher d'aller au bout de ses rĂȘves parce que c'est un peu Ă©goĂŻste de faire ça. Je l'aurais empĂȘchĂ© pour moi, pour les filles un peu. Mais en mĂȘme temps, c'est le genre de gars qui n'aurait pas Ă©tĂ© heureux. On se le dit souvent. Peut-ĂȘtre que lĂ , si c'Ă©tait Ă refaire, je l'attacherais. Mais en mĂȘme temps, quand tu vis avec quelqu'un comme ça, c'est quelqu'un d'intense, il vit Ă plein tout le temps. Pour les gens qui vivent avec lui, c'est magnifique. C'est merveilleux. On a eu une super belle vie avec lui. On se le dit souvent. Si on l'avait encabanĂ©, il n'aurait pas Ă©tĂ© le mĂȘme. Serge Dessureault et ses deux fillesPhoto fournie par Marie-JosĂ©e NormandLe matin du 7 juillet 2018, tout le monde dort Ă poings fermĂ©s quand le frĂšre de Marie-JosĂ©e Normand, qui habite non loin de lĂ , entre dans la maison de Saint-Bruno, puis dans la chambre de sa soeur, encore endormie. Depuis le Pakistan, on avait tentĂ© de la joindre, mais elle ne gardait jamais son cellulaire avec elle. Et puis, Serge Ă©tait encore loin du sommet et de la poussĂ©e finale au-delĂ des 8000 mĂštres, qui lâavait rendue hors dâelle 10 ans plus tĂŽt. JâĂ©tais sĂ»re que câĂ©tait mon pĂšre qui venait de mourir, confie Marie-JosĂ©e. Je lui dis "Câest papaâŠ" C'est comme ça qu'on l'a appris. On dormait, je n'Ă©tais mĂȘme pas supposĂ©e dormir Ă la maison, mais une chance parce que j'avais oubliĂ© mon maillot de bain pour aller Ă la plage, donc j'Ă©tais retournĂ©e dormir chez moi, raconte Catherine. Sinon, c'est sĂ»r je l'aurais appris par Facebook. Je me suis rĂ©veillĂ©e parce que j'entendais, je ne savais pas que ma mĂšre pleurait encore, mais je l'entendais presque crier. Je suis allĂ©e voir. JâĂ©tais fĂąchĂ©e. JâĂ©tais triste, mais jâĂ©tais fĂąchĂ©e. » Il y avait le frĂšre Ă ma mĂšre Ă cĂŽtĂ© de ma mĂšre, poursuit Catherine. On dirait que quand je suis rentrĂ©e dans sa chambre, mon premier feeling, c'Ă©tait ça. En mĂȘme temps, ça ne se peut pas. Je pensais que mon grand-pĂšre Ă©tait mort. Ma mĂšre ne voulait pas me dire ce qu'il se passait. Finalement, c'est mon oncle qu'il me l'a dit. Je suis sortie de la chambre. DĂ©dĂ© s'est levĂ©e, elle m'a demandĂ© ce qu'il se passait. Je lui ai dit "Va voir maman." La premiĂšre chose que FrĂ©dĂ©rique s'est dite, c'est qu'il Ă©tait arrivĂ© quelque chose Ă sa mĂšre, qui dormait quelques minutes plus tĂŽt dans sa chambre, plutĂŽt qu'Ă son pĂšre, qui Ă©tait retournĂ© faire face Ă l'une des montagnes les plus pĂ©rilleuses du globe. On ne pensait tellement pas que ça allait arriver..., continue FrĂ©dĂ©rique. J'ai essayĂ© de rentrer dans la chambre de ma sĆur, elle a fermĂ© la porte. Tu le sens dans une voix, quand quelqu'un ne se sent pas bien. C'est sĂ»r qu'au dĂ©but, j'entendais crier. Et je ne comprenais pas. Je suis retournĂ©e me coucher, j'Ă©tais comme fĂąchĂ©e de me faire rĂ©veiller. Et ça nâarrĂȘtait pas, ça nâarrĂȘtait pas. C'est la derniĂšre chose Ă laquelle j'ai pensĂ©. C'est vraiment quand je suis rentrĂ©e dans la chambre, j'ai vu ma mĂšre en crise, mon oncle qui pleurait Ă cĂŽtĂ©. LĂ , j'ai tout de suite compris. C'est ça qui se passe lĂ . Quand Catherine est ressortie de sa chambre, la maison s'Ă©tait dĂ©jĂ remplie, en quelques minutes. Il Ă©tait encore tĂŽt. J'ai regardĂ© mon tĂ©lĂ©phone et j'avais dĂ©jĂ des messages, poursuit-elle. C'est con, mais j'ai quasiment Ă©tĂ© contente que ça ait Ă©tĂ© comme ça que je l'apprenne. Pas que je l'apprenne parce que je regarde mon tĂ©lĂ©phone. J'avais des messages de condolĂ©ances. Je prĂ©fĂšre l'avoir appris comme ça que par mon tĂ©lĂ©phone toute seule dans mon lit. Je n'ai mĂȘme pas le temps de descendre les marches et le frĂšre de Serge, Jean-Pierre Danvoy, qui est ami avec les gens lĂ -bas, est lĂ , Benoit Lamoureux qui Ă©tait allĂ© au K2 deux ans plus tĂŽt aussi, est lĂ , et tout le monde... tout le monde. C'est fou. Serge avait tellement de monde autour de lui. Tout le monde... C'est sorti dans les journaux... Ils voulaient que je le sache avant que ça sorte dans les mĂ©dias, que je ne l'apprenne pas comme ça, conclut Marie-JosĂ©e. Marie-JosĂ©e Normand assure que si sa rĂ©action initiale a Ă©tĂ© dâĂȘtre fĂąchĂ©e de perdre de la sorte lâhomme de sa vie, de voir leurs projets communs, leur avenir sâeffondrer parce quâil avait pris le risque, malgrĂ© tout ce quâil prĂŽnait, de ne pas revenir Ă la maison, elle ne lâest pas restĂ©e longtemps. Câest une chose quâon se dit souvent les filles et moi. Ătes-vous fĂąchĂ©es? Non. Au dĂ©but, câest sĂ»r que tu te dis "Pourquoi tu es allĂ© faire ça, voyons donc", relate-t-elle. Mais quand il Ă©tait Ă la maison, il Ă©tait tout lĂ . CâĂ©tait vraiment quelque chose vivre avec lui. CâĂ©tait vraiment lâfun. On ne peut pas ĂȘtre fĂąchĂ©es non plus. Il nous a fait vivre tellement de belles choses. Donc, ça nâa pas durĂ© longtemps. Mon pĂšre, je lâaime pour ce quâil Ă©tait. Et ça, câest une Ă©norme partie de ce quâil Ă©tait, dit Catherine. Si on le lui enlĂšve, je ne sais pas vraiment câest qui. Je ne serai jamais fĂąchĂ©e. Je lâadorais comme il Ă©tait. Je pense que câest mieux pour lui quâil vive sa vie en prenant les risques, mais au final, en nâayant pas de regrets quand il est plus vieux. Câest comme ça que je veux mener ma vie. Câest sĂ»r que tu peux avoir un regard frustrĂ© en te disant "La montagne vs la famille." Mais en mĂȘme temps, je trouve tellement que ça le passionnait, puis je trouvais ça beau et ça faisait de lui qui il Ă©tait, ajoute FrĂ©dĂ©rique. Je nâai pas Ă©tĂ© fĂąchĂ©e. Câest triste, câest plate. Câest sĂ»r que jâaimerais ça, pouvoir changer les choses, mais je ne peux pas. Le corps de Serge Dessureault a Ă©tĂ© rapatriĂ© du Pakistan deux jours plus tard, veillĂ© par son grand copain Maurice qui avait assistĂ©, impuissant, Ă la chute de son compagnon de 1000 aventures. Avec ses filles, Marie-JosĂ©e Normand a adoptĂ© cette devise full ahead. Plein gaz, droit devant. On ne regarde pas en arriĂšre, il ne reviendra pas. En apprĂ©ciant tous les moments qu'on a eus avec lui. Je ne pense plus Ă plus tard. Parce que ça m'angoisse. L'homme de ma vie, avec qui j'allais passer ma retraite, n'est plus lĂ . Il ne faut plus que je continue Ă vivre ma vie pour lui. Il faut que je mâassure de vivre ma vie pour moi. Parce que jâai lâopportunitĂ© de le faire et que lui lâa toujours vĂ©cu pour lui. Ce nâest pas ĂȘtre contre lui. Il a vĂ©cu Ă plein ce quâil voulait. LĂ , câest Ă moi de le faire, sans lâenlever de ma vie. Câest vraiment important de penser Ă moi. Jâai le goĂ»t de vivre. » Je disais Ă la cĂ©rĂ©monie lĂ , c'est moi qui l'ai, la montagne. Je l'avais dans la face. Et je ne savais pas comment je saurais la monter. C'est tellement pareil. Un pas Ă la fois. Et tu montes, tu veux aller voir de l'autre bord. Tu veux savoir ça va ĂȘtre quoi. Qu'est-ce qui m'attend aprĂšs? Tu vas trop vite, tu es obligĂ©e de revenir. Il faut que tu t'habitues. Puis lĂ , tu penses que tu es rendue en haut⊠mais pas encore. Mais quand tu te revires, la vue est belle, pareil. Tu nâes peut-ĂȘtre pas rendue de l'autre bord, mais la vue est super belle. Assieds-toi, et profite. Marie-JosĂ©e Normand et Serge DessureaultPhoto fournie par Marie-JosĂ©e NormandPhoto d'entĂȘte fournie par Marie-JosĂ©e NormandCorrection une version prĂ©cĂ©dente de ce texte laissait entendre que quatre Canadiens avaient perdu la vie sur le K2. Ils sont plutĂŽt trois, dont un QuĂ©bĂ©cois.
WZwv3M5. 63 208 155 342 344 317 32 251 288
premiere chose que je fais le matin