L'opticien ne doit plus ĂȘtre un bouc Ă©missaire" vendredi, 16 aoĂ»t 2013 C'est le Un point de vue qui se veut une nouvelle fois offensif. D'emblĂ©e le directeur gĂ©nĂ©ral de Krys
par Bate Felix et Ron Bousso ABERDEEN, Ecosse Reuters - Les gouvernements du monde entier devraient prendre des mesures fortes en faveur de la rĂ©duction de la consommation de combustibles fossiles et les consommateurs devraient ĂȘtre prĂȘts Ă  payer davantage au lieu de faire des compagnies pĂ©troliĂšres les "boucs Ă©missaires", estime le PDG de Total, Patrick PouyannĂ©. "Bizarrement, le dĂ©bat tourne autour de l'offre, il devrait plutĂŽt se faire sur la demande", souligne le numĂ©ro un du gĂ©ant pĂ©trolier français, connu pour son franc-parler, dans une interview accordĂ©e Ă  Reuters Ă  Aberdeen, en Ecosse. "Les gens ne consomment pas de pĂ©trole parce que nous produisons du pĂ©trole, ils consomment Ă  cause des systĂšmes" existants, ajoute-t-il. "Aujourd'hui, les moteurs des voitures consomment de l'huile. Si demain les constructeurs automobiles dĂ©cident que la plupart des voitures sont Ă©lectriques, la demande disparaĂźtra". La question est Ă©galement de savoir "Etes-vous prĂȘts Ă  payer plus? Les biocarburants sont plus chers que le pĂ©trole. On ne peut pas faire la transition Ă©cologique avec l'idĂ©e que cela ne coĂ»tera rien Ă  personne. Cela coĂ»tera", insiste Patrick PouyannĂ©. "Peut-ĂȘtre que la sociĂ©tĂ© veut que le pĂ©trole soit vert, mais cela signifie ĂȘtre prĂȘts Ă  payer pour cela". Depuis son arrivĂ©e Ă  la tĂȘte de Total en 2014 aprĂšs la mort de son prĂ©dĂ©cesseur Christophe de Margerie dans un accident d'avion, Total a mis en place des objectifs de rĂ©duction des Ă©missions de carbone - mais ces objectifs sont jugĂ©s insuffisants par ses dĂ©tracteurs qui estiment qu'ils sont encore loin de ceux fixĂ©s par l'accord sur le climat conclu en 2015 Ă  Paris. "ENORME ERREUR" Le groupe estime que d'ici 2040 le gaz, qui avec le pĂ©trole reprĂ©sente aujourd'hui la grande majoritĂ© de ses activitĂ©s, reprĂ©sentera 50% de ses activitĂ©s 30% pour le pĂ©trole et les biocarburants et 20% pour l'Ă©lectricitĂ©. Abandonner sans dĂ©lai le pĂ©trole et le gaz serait "une Ă©norme erreur", notamment parce qu'ils permettent de financer des technologies vertes, souligne Patrick PouyannĂ©, faisant Ă©cho aux propos tenus le PDG de Shell, Ben van Beurden, disant ne pas avoir d'autre choix que d'investir dans le pĂ©trole et le gaz. "Supposons que nous annoncions aujourd'hui que nous avons cessĂ© la production de pĂ©trole est-ce que vous pensez que les voitures pourraient d'un coup rouler sans essence? Non, cela ne fonctionne pas. Ce n'est pas tout noir ou tout blanc", souligne Patrick PouyannĂ©. "Nous ne voulons pas nous Ă©loigner du pĂ©trole et du gaz", ajoute-t-il. "Nous avons toutes les capacitĂ©s financiĂšres pour ĂȘtre aux commandes de la transition Ă©nergĂ©tique et ne pas ĂȘtre les mĂ©chants de l'histoire". La production de pĂ©trole et de gaz du groupe pĂ©trolier français a progressĂ© de 9% l'an dernier avec un bĂ©nĂ©fice net de prĂšs de 12 milliards de dollars. Si la majeure partie de ses 17,9 milliards de dollars d'investissements sont allĂ©s l'an dernier au pĂ©trole et au gaz seuls 10% sont allĂ©s aux Ă©nergies renouvelables, Total a multipliĂ© les investissements dans les Ă©nergies nouvelles ces derniĂšres semaines, au Qatar, en Inde ou encore en Espagne. Version française Marine Pennetier, Ă©ditĂ© par Jean-Michel BĂ©lot
\n \n comment ne plus ĂȘtre un bouc Ă©missaire
Toutd'abord, si vous ĂȘtes le bouc Ă©missaire, ce n'est pas votre faute. La raison pour laquelle quelqu'un devient un bouc Ă©missaire vient de la dynamique des adultes ou des parents qui
Toute crise porte en elle potentiellement la possibilitĂ© d’émergence d’un bouc Ă©missaire, plus encore lorsqu’il s’agit d’une crise sanitaire oĂč la peur est omniprĂ©sente. Quand on n’a pas d’explication rationnelle Ă  une crise sanitaire, quand on ne sait presque rien Ă  propos d’un virus responsable d’une Ă©pidĂ©mie et surtout qu’on ignore comment soigner les ravages qu’il engendre, on a besoin de mettre de la comprĂ©hension » sur le processus, ainsi Jean Delumeau, auteur de La Peur en Occident 14e – 18e siĂšcles, Ă©crit Nommer des coupables, c’est ramener l’inexplicable Ă  un processus comprĂ©hensible. » Dans le cas de la pandĂ©mie de la COVID19 la peur est sans doute lĂ , sous de multiples formes, renforcĂ©e par l’ignorance de la science vis-Ă -vis de ce nouveau virus ; cette peur cherche un chemin de conjuration dans des formes aussi multiples qu’elle-mĂȘme, aussi irrationnelles. Par exemple, j’avais Ă©crit comment je voyais dans les sĂ©ances d’applaudissement en faveur des soignants au printemps dernier plus une façon de conjurer la peur en apportant une offrande aux Ă©missaires les soignants d’un dieu rĂ©dempteur et salvateur que l’expression d’une solidaritĂ©. Si nous n’en sommes pas encore Ă  une chasse aux sorciĂšres qui chercherait une victime expiatoire qu’on dĂ©signerait comme responsable de la pandĂ©mie, les gouvernants et les mĂ©decins, sans doute pour amoindrir les consĂ©quences sociĂ©tales de leurs dĂ©cisions ou plus vraisemblablement pour ne pas prendre de dĂ©cisions embarrassantes, dĂ©signent telle ou telle catĂ©gorie de la sociĂ©tĂ© pour porter seule le poids de la cause des restrictions Ă  la vie sociale. On crĂ©e ainsi un phĂ©nomĂšne de bouc Ă©missaire qui, ici, devient seul porteur des choix gouvernementaux comme Ă©tant celui sur qui la sociĂ©tĂ© fait porter le poids du devoir d’agir et du coĂ»t financier et Ă©conomique pour la sauver. Écartons, isolons, ghettoĂŻsons les personnes ĂągĂ©es, les personnes vulnĂ©rables et les handicapĂ©s pour sauver la sociĂ©tĂ© et Ă©teindre la pandĂ©mie ! Pour la suite de l’exposĂ© je regrouperai ces catĂ©gories de personnes dites vulnĂ©rables sous le terme de vieux ». Cette position, bien peu scientifique, repose sur deux erreurs. La premiĂšre est mĂ©dicale, les vieux ne transportent pas plus, plutĂŽt moins, le virus que les jeunes ne serait-ce que parce qu’ils se regroupent moins et qu’ils circulent moins combien frĂ©quentent l’universitĂ©, combien hantent les bars le soir ? La deuxiĂšme est Ă©conomique, isoler les vieux a des consĂ©quences Ă©conomiques Ă  court terme car ceux qu’on dĂ©signe comme dĂ©tenteurs d’un pouvoir d’achat supĂ©rieur Ă  la moyenne ne peuvent plus dĂ©penser. Mais les consĂ©quences Ă©conomiques seront surtout Ă  long terme en matiĂšre de dĂ©penses de santĂ© report ou abandon des soins, Ă©mergence de nouveaux maux en raison d’un moindre service d’aide Ă  domicile, dĂ©pression, etc. Certes les vieux sont, statistiquement, plus nombreux en rĂ©animation que les jeunes, environ 50 % des lits sont occupĂ©s par des personnes de plus de 61 ans. Chose extraordinaire il semble que l’on dĂ©couvre que les vieux rĂ©agissent trĂšs mal aux attaques virales et prĂ©sentent des tableaux symptomatiques graves, n’est-ce pas le cas pour toute maladie. DĂšs lors on focalise sur eux n’occuperaient-ils pas trop de lits dans les hĂŽpitaux, notamment en rĂ©animation ? En consĂ©quence le problĂšme ne serait plus celui de lutter contre l’épidĂ©mie mais de faire baisser le taux d’occupation des lits de rĂ©animation dont il est vrai que notre systĂšme de santĂ© en est fortement dĂ©pourvu. Évidemment personne ne peut afficher une telle dĂ©marche alors on parle de protection des plus vulnĂ©rables parce qu’on les aime ». On enferme les vieux chez eux, dans les EHPAD ou dans les centres de soins, et pendant ce temps les jeunes continuent Ă  courir le guilledou, Ă  aller de cafĂ©s en lieux festifs, buvant et braillant plus qu’il n’en faut pour oublier les gestes barriĂšre et larguer dans l’atmosphĂšre des quantitĂ©s phĂ©nomĂ©nales de particules virales qui finissent toujours par infecter les vieux qui devront ĂȘtre isolĂ©s, coupĂ©s de la sociĂ©tĂ© et de leur famille plutĂŽt que de saturer les hĂŽpitaux. C’est bien l’option choisie par le trĂšs mĂ©diatique Martin Blachier, Ă©pidĂ©miologiste co‑manageur de la sociĂ©tĂ© privĂ©e Public Health Expertise qui vend des services de modĂ©lisation mĂ©dico-Ă©conomique, qui dĂ©clarait le 18 aoĂ»t sur Europe1 D’aprĂšs cette modĂ©lisation, en isolant les personnes les plus vulnĂ©rables sĂ©niors, personnes atteintes d’un handicap ou d’une maladie chronique, "la courbe s’aplatit et la saturation hospitaliĂšre est Ă©vitĂ©e". Afin que le nombre de morts en France ne dĂ©passe les il faudrait protĂ©ger ces personnes pour une durĂ©e de 38 semaines, soit jusqu’au 8 fĂ©vrier prochain. » Ce faisant les Ă©pidĂ©miologistes font fi des relations sociales et de la santĂ© psychique de cette catĂ©gorie particuliĂšrement vulnĂ©rable sur les plans affectif et psychique. Comme l’écrit le psychiatre Serge Tisseron dans ÂŁe Monde en ne parlant que des EHPAD Et les familles, tenues Ă©loignĂ©es de leurs sĂ©niors, ont pu craindre que ceux‑ci vivent la situation comme un abandon, pensent que leurs enfants ne les aimaient plus, et en deviennent dĂ©sespĂ©rĂ©s. » Le gouvernement fort de l’expĂ©rience avec sa cohorte de dĂ©pressions, de dĂ©pĂ©rissement et de morts, a assoupli sa position en autorisant pour ce deuxiĂšme confinement les visites dans les EHPAD, mais quid des vieux isolĂ©s chez eux. Reprenons les choses en amont et essayons de mesurer les dĂ©placements, le nombre de rencontres et la nature des activitĂ©s que font les vieux dans une journĂ©e et comparons avec ceux des jeunes qui prĂ©sente le plus fort potentiel de propager le virus ? SantĂ© Publique France indiquait le 26 octobre que 32 % des CLUSTER se situaient en milieux scolaires et universitaires, et ce chiffre ne prend pas en compte, par essence en raison de la dĂ©finition d’un CLUSTER, ce qui se passe dans les bars, les restaurants et les salles de spectacle et moins encore ce qui se passe dans les rencontres plus ou moins informelles fĂȘtes d’anniversaire, soirĂ©e d’intĂ©gration
. Pourtant, non sans ambiguĂŻtĂ©, c’est ce qu’indiquait, le 18 aoĂ»t dernier sur Europe 1, le mĂ©diatique docteur Martin Blachier J’ai toujours cru Ă  la clartĂ© des consignes. [
] Aujourd’hui, le virus circule parmi les jeunes, donc toutes les fĂȘtes de famille dans des lieux clos, il faut les annuler. » Il y a plein de jeunes qui portent le virus aujourd’hui [
], donc si vous avez deux grands-mĂšres et une tante qui sont contaminĂ©es, vous risquez de les envoyer en rĂ©animation. Ne faites pas ça », et il appelait Ă  privilĂ©gier tout ce qui se fait Ă  l’extĂ©rieur ». Donc les jeunes sont invitĂ©s Ă  continuer Ă  se contaminer et Ă  disperser le virus, sauf chez les vieux auxquels ils sont sommĂ©s de ne plus rendre visite. L’autre volet de l’ambiguĂŻtĂ© de ce propos porte sur l’ extĂ©rieur », considĂšre‑t‑on qu’un bar est un extĂ©rieur » ? La terrasse sans doute est un extĂ©rieur » mais que vaut-elle quand chacun est proche de l’autre, sans masque ? D’autre part faut‑il, comme l’on fait le gouvernement et de nombreuses municipalitĂ©s autoriser l’extension des terrasses, bruyantes et empiĂ©tant les trottoirs jusqu’à les supprimer, au dĂ©triment des riverains ? L’analyse du Dr Blachier rejoint celle de l’économiste Samuel Sender Covid 19 l’analyse coĂ»ts bĂ©nĂ©fices des restrictions plaide pour des mesures diffĂ©renciĂ©es par Ăąge », parue sur The Conversation Dans une trĂšs intĂ©ressante approche Ă©conomique par l’analyse des coĂ»ts Samuel J Sender de la EDHEC business School montre trĂšs bien comment et combien les vieux ont un coĂ»t exorbitant que la sociĂ©tĂ© peinerait Ă  supporter. Il explique que si les analyses ont bien pris en compte les acteurs Ă©conomiques que sont les entreprises et les salariĂ©s en fonction des secteurs, aucune diffĂ©renciation n’a Ă©tĂ© faite entre les diffĂ©rentes catĂ©gories de personnes dans la composante prĂ©vention/santĂ© » ». Il dĂ©crit cette diffĂ©renciation comme essentielle pour l’élaboration des politiques publiques, sachant que les diffĂ©rentes catĂ©gories ne sont pas Ă  Ă©galitĂ© devant la maladie et que ces inĂ©galitĂ©s entraĂźnent des Ă©carts de coĂ»ts. Il s’agit alors de trouver la politique publique la plus efficace au moindre coĂ»t, donc l’action la plus efficace pour rĂ©duire le nombre de malades en rĂ©animation et plus globalement Ă  l’hĂŽpital. Ainsi une meilleure prise en compte des retraitĂ©s aurait permis d’éviter la saturation des places de rĂ©animation, de sauver l’essentiel des vies, mais aussi d’allĂ©ger la pression sur le personnel soignant compte tenu de la forte mortalitĂ© Ă  l’hĂŽpital des retraitĂ©s malades de la COVID. » S’appuyant ensuite sur les rĂ©sultats d’une enquĂȘte qui montrerait que ce sont les actifs qui auraient le plus soufferts du confinement alors que la probabilitĂ© d’un dĂ©cĂšs [dans cette catĂ©gorie] n’est pas statistiquement significative » il en dĂ©coule suivant l’auteur que Les actifs dans leur ensemble tout Ă  perdre psychologiquement et Ă©conomiquement des mesures restrictives, pour un gain non significatif du point de vue de la santĂ©. » La dĂ©monstration est mathĂ©matiquement d’une grande rigueur et Ă©conomiquement d’un ordre financier et comptable imparable. Mais, une sociĂ©tĂ© se rĂ©duit-elle Ă  son Ă©conomie financiĂšre ? Aussi s’inquiĂ©tera‑t‑on de l’impact de la conclusion de l’article de Monsieur Sender Il semble donc plus que jamais nĂ©cessaire de dĂ©velopper une communication aux personnes ĂągĂ©es et aux personnes fragiles sur les dangers d’une contamination par la Covid. La circulation du virus Ă©tant active, il est sans doute plus pertinent de recommander voire d’imposer aux personnes fragiles d’appliquer les mĂȘmes mesures d’hygiĂšne et prĂ©caution dans les rĂ©unions privĂ©es que celles imposĂ©es dans les rĂ©unions publiques. » Mais dans la vraie vie ça ne se passe pas comme ça ! Certes, la chose est bien documentĂ©e, toute crise Ă©conomique entraĂźne son lot de dĂ©pressions et de suicides, faut-il pour autant refuser de rĂ©flĂ©chir Ă  ce qu’est une vie et Ă  ce qu’elle vaut ? D’évidence S. Sender se place dans la posture de l’État patriarcal qui mesure les vies Ă  l’aune de ses intĂ©rĂȘts, contrairement Ă  l’État philanthropique qui soupĂšse ses intĂ©rĂȘts Ă  l’aune des vies. Ici, que ce soit M. Brachier, S. Sender ou E. Macron, ce sont les intĂ©rĂȘts de l’État, notamment ceux des dominants du monde entrepreneurial, qui prĂ©valent sur les vies que les vieux soient Ă©cartĂ©s de la sociĂ©tĂ©, que les actifs aillent trimer et qu’importent les conditions, et que les jeunes, insouciants, continuent la fĂȘte pour le plus grand bĂ©nĂ©fice des tenanciers de bars ! On ne peut pas rĂ©duire la vie des personnes Ă  un coĂ»t financier, il faut parfois accepter des coĂ»ts importants pour construire une sociĂ©tĂ© harmonieuse et sereine. L’article de Monsieur Sender est dans la droite ligne de la pensĂ©e libĂ©rale qui a dĂ©truit le systĂšme de santĂ© français au prĂ©texte d’une Ă©quation coĂ»ts bĂ©nĂ©fices dĂ©favorable les malades, notamment les vieux » coĂ»tent trop cher, d’autant plus qu’ils ne rapportent rien Ă  la machine Ă©conomique. DĂ©sormais le vieux dont on pouvait dire que lorsqu’il s’éteignait c’était une bibliothĂšque qui disparaissait, n’est plus acceptable que s’il rapporte en crĂ©ant de facto des emplois dans les EHPAD, aides Ă  domicile, etc., en dĂ©pensant sans compter ses Ă©conomies ; si d’aventure une maladie, comme le montre Sender, vient Ă  faire qu’il coĂ»te plus qu’il ne rapporte, il faut l’écarter de la sociĂ©tĂ©. Si Monsieur Sender posait sa calculatrice, sortait de son bureau et allait respirer l’atmosphĂšre sociale il constaterait que les vieux ont terriblement souffert des mesures de restriction, combien d’entre eux se sont retrouvĂ©s isolĂ©s, parfois sans les soins dont ils ont besoin ; certains ont fait une dĂ©pression, ont dĂ©pĂ©ri perte de poids considĂ©rable, aggravation des troubles cognitifs, etc., certains en sont morts. Cette mort n’est pas comptabilisĂ©e par Monsieur Sender pour qui, visiblement, les personnes se rĂ©duisent Ă  des objets mathĂ©matiques. En outre il commet des erreurs grossiĂšres dans sa conclusion. Les vieux sont sans doute les personnes qui, statistiquement, ont le mieux respectĂ© les consignes sanitaires, bien plus que les jeunes dont on sait Ă  quel point ils ne respectaient pas les gestes barriĂšres dans les bars et autres lieux festifs, donc si message il doit y avoir c’est plutĂŽt en direction de ces derniers. Ceux-ci d’ailleurs, autant que les vieux, devraient appliquer ces gestes barriĂšre lorsqu’ils sont en famille notamment lorsqu’ils rendent visite Ă  un ancien. En outre l’analyse de S. Sender et celle de M. Brachier sont Ă  courte vue, ne prenant en compte que les hospitalisations et les dĂ©cĂšs du moment, des Ă©lĂ©ments rĂ©ellement dĂ©favorables aux vieux, ils font l’impasse sur un Ă©lĂ©ment remarquablement dĂ©favorable aux actifs, notamment aux jeunes dont beaucoup sont atteints par le virus et sont malades sans ĂȘtre en rĂ©animation ni mĂȘme hospitalisĂ©s les sĂ©quelles et leur coĂ»t en matiĂšre d’économie de la santĂ© ne sont pas nĂ©gligeables. On sait maintenant que des personnes atteintes par la Covid fusse dans une forme bĂ©nigne peuvent avoir des sĂ©quelles qui, entraĂźnant des arrĂȘts maladie, auront un coĂ»t Ă©conomique sur le fonctionnement des entreprises et sur le budget de la SĂ©curitĂ© sociale. Enfin, croire qu’en isolant les seuls vieux on arrĂȘtera le virus c’est voiler une grande partie de ce qu’est cette pandĂ©mie et c’est ne pas vouloir reconnaĂźtre que les jeunes sont des vecteurs, sans doute les principaux, de la dissĂ©mination virale. Malheureusement, nous sommes dans une sociĂ©tĂ© dirigĂ©e par l’économie, qui a supplantĂ© la sociologie, la psychologie et la philosophie, l’Humain n’existe plus, seuls ont raison d’ĂȘtre pour les gouvernants, notamment en 2020, l’homo Ă©conomicus, la femme et l’homme acteurs et objets de l’économie. Seuls les indicateurs Ă©conomiques et les chiffres ont de l’importance comme le rappelle Camille Peugny dans Alternatives Économiques qui indique qu’entre le 1er mars et le 26 octobre 60 % des dĂ©cĂšs concernent des personnes de plus de 80 ans, et il Ă©crit Cela donne assurĂ©ment des arguments Ă  ceux qui dĂ©fendent la thĂšse du sacrifice des jeunes gĂ©nĂ©rations au nom du salut des plus ĂągĂ©s. » Quel sacrifice demande‑t‑on aux jeunes qu’on ne demanderait pas aux vieux ? Serge Tisseron psychiatre et d’autres, psychologues et sociologues, rappellent l’importance des relations sociales pour les jeunes, Ă  l’instar d’Alain MĂ©gier sociologue qui qualifie les restrictions de drame social absolu » qui empĂȘche de devenir adulte On prive les jeunes de ce qu’il y a de plus important pour eux la possibilitĂ© de faire des rencontres et donc de se construire. » Tous gomment que ces relations sociales sont toutes aussi importantes pour les vieux. LĂ  oĂč les jeunes pouvaient attĂ©nuer les effets de l’absence de relations sociales par l’usage des moyens numĂ©riques, les vieux ont Ă©tĂ© enfermĂ©s dans l’isolement le plus total, physique et affectif. Quant aux rencontres les jeunes auraient pu en faire en rejoignant les associations dont les bĂ©nĂ©voles ĂągĂ©s Ă©taient mis sur la touche, ces rencontres‑lĂ  sont trĂšs enrichissantes et remarquablement formatrices. Mais on prĂ©fĂšre favoriser la fĂȘte Ă  tous crins, l’évasion de la vie dans des beuveries nocturnes et des produits hallucinogĂšnes ; on prĂ©fĂšre une vie de plaisirs individuels, Ă©goĂŻstes Ă  une sociĂ©tĂ© d’engagement et de rapports humains profonds. C’est un choix. Mais de grĂące posons les pieds par terre et n’omettons pas de nous souvenir de ce que nos anciens ont vĂ©cu en leur temps. Certes la vie n’est pas facile pour les jeunes, l’est-elle pour tous les vieux ? A. MĂ©gier qui Ă©crit Or le contexte est dĂ©jĂ  compliquĂ© pour les eux [les jeunes] il n’a jamais Ă©tĂ© aussi difficile de se projeter dans l’avenir car il n’a jamais Ă©tĂ© si incertain. Entre la crise Ă©cologique, la prĂ©carisation du couple, etc. tout semble fragile. », Il faut demander s’il pense qu’au dĂ©but du 20e siĂšcle, qu’entre 1939 et 1945, les choses Ă©taient plus faciles pour les jeunes, pense‑t‑il que les jeunes du choc pĂ©trolier » dans le milieu des annĂ©es 1970 et de l’émergence d’un chĂŽmage consĂ©quent n’ont pas eu d’angoisses ? Et peut-on penser que les vieux n’avaient pas besoin d’aide de la part de leur famille, de leurs proches ? Ces besoins, psychiques et affectifs autant que matĂ©riels Ă©taient attendus comme l’indique l’Espace Éthique Ile de France Au dĂ©but de la crise, nous constations une forte demande d’aide des personnes vivant avec un handicap auprĂšs des professionnels. Aujourd’hui, les personnes attendent de l’aide Ă  60,1 % par des voisins, Ă  5 % par les amis, Ă  55 % par la famille, et Ă  24 % par des professionnels enquĂȘte Handifaction. En pĂ©riode de pĂ©nurie de professionnels sur le terrain, les personnes en situation de handicap veulent s’appuyer sur la famille, les voisins et les amis. » Jusqu’à E. Macron, vraisemblablement en quĂȘte de voix pour 2022, qui veut faire pleurer sur le sort des jeunes On a fait vivre Ă  la jeunesse quelque chose de terrible Ă  travers le confinement on a interrompu leurs Ă©tudes, ils ont des angoisses sur leurs examens, leurs diplĂŽmes et leur entrĂ©e dans l’emploi. » Il est sĂ»r que les jeunes mobilisĂ©s en septembre 1939 n’ont rencontrĂ© aucune difficultĂ© de ce type ? Eux, se sont battus pour reconstruire leur vie et le pays. Que penserait Guy Moquet de l’attitude des jeunes d’aujourd’hui et des adultes promoteurs de l’insouciance juvĂ©nile ? Mais le chef de l’État a indiquĂ© dans un communiquĂ©, vendredi dernier, ne pas souhaiter de discrimination entre nos concitoyens », a aussi appelĂ© ces retraitĂ©s Ă  la responsabilitĂ© individuelle », donc les jeunes peuvent sans restriction et sans vergogne faire Ă©talage de la plus complĂšte irresponsabilitĂ©. Pourtant, face Ă  l’adversitĂ© dĂ©crite Ă  raison par A. MĂ©gier, Macron et les intellectuels du microcosme des mĂ©tropoles car Paris s’est reproduit par scissiparitĂ© il y a deux postures pour les jeunes s’abandonner dans les plaisirs jusqu’à plus soif et se lamenter sur leur sort, ou ĂȘtre responsables, s’engager et construire la sociĂ©tĂ©. C’est ce type de discours glorifiant l’insouciance et l’irresponsabilitĂ© des jeunes et les confortant dans une plainte permanente vis-Ă -vis des difficultĂ©s qui met les vieux en position de bouc Ă©missaire et qui conduit Ă  une ghettoĂŻsation. Ce n’est pas en opposant les gĂ©nĂ©rations qu’on construit une sociĂ©tĂ© d’autant qu’elles disposent de suffisamment de potentiels intrinsĂšques pour se heurter entre elles naturellement. Allons-nous aller vers une sociĂ©tĂ© oĂč les vieux seront sommĂ©s de choisir de disparaĂźtre comme le suggĂšre la position de Larry R Churchill rapportĂ©e par le Professeur Roger Gill, Directeur de l’Espace de RĂ©flexion Éthique de Nouvelle-Aquitaine, dans le Billet Éthique 2020­‑19, Entre Ăągisme et appel au sacrifice, tenter la fraternitĂ© » qu’il m’autorisera Ă  le citer longuement En cette pĂ©riode pandĂ©mique, des personnes qui se dĂ©signent comme personnes ĂągĂ©es se sont exprimĂ©es dans le cadre du Hastings Center pour expliquer leurs positions Ă  l’égard de leur fin de vie. Deux grandes positions s’affrontent. La premiĂšre est celle dĂ©fendue par Larry R Churchill, Professeur Ă©mĂ©rite d’éthique mĂ©dicale. À l’approche de ses 75 ans et en excellente santĂ©, il s’impose un certain nombre d’obligations se considĂ©rer comme dĂ©jĂ  infectĂ©, et ĂȘtre particuliĂšrement vigilant sur le lavage des mains, la distanciation sociale et l’élimination des occasions non essentielles d’exposition ; s’abstenir d’utiliser les services de soins de santĂ© chaque fois que cela est possible
 ; s’abstenir de se faire dĂ©pister ou permettre Ă  d’autres de se faire dĂ©pister en premier, mĂȘme s’il a des symptĂŽmes ; d’autres ont beaucoup plus d’intĂ©rĂȘt que lui, dĂ©clare‑t-il, Ă  connaĂźtre leur statut ; si les hĂŽpitaux sont dĂ©bordĂ©s, s’abstenir d’ĂȘtre hospitalisĂ©, mĂȘme si cela est recommandé  En espĂ©rant que les soins palliatifs seront plus facilement accessibles. S’il est hospitalisĂ© et que les ventilateurs restent rares, il dĂ©clare renoncer Ă  la ventilation au profit de patients plus jeunes ; il dĂ©clare aussi se mettre dans les derniers rangs quand un vaccin deviendra disponible. Il explique qu’en cas de rationnement des soins liĂ© la pandĂ©mie, voire de triage, son comportement ne tĂ©moignera ni de rĂ©signation, ni d’abandon, ni d’envie de mourir mais d’une prise de responsabilitĂ© permettant d’allĂ©ger la charge qui pĂšse sur les besoins de soins. Il dĂ©clare sa position fondĂ©e sur une approche Ă©thique de la vie entiĂšre » qu’il considĂšre non comme un sacrifice mais comme la manifestation d’une gĂ©nĂ©rositĂ© celle d’utiliser avec parcimonie le systĂšme de soins pour que les plus jeunes puissent y accĂ©der. Une telle position en l’absence de toute pathologie et qui est autoqualifiĂ©e de gĂ©nĂ©reuse n’est-elle pas susceptible d’impliquer que celles et ceux qui ne souhaitent pas renoncer Ă  la vie manifestent de l’égoĂŻsme ? N’est-elle pas susceptible de gĂ©nĂ©rer une certaine honte Ă  vivre ? » Choisissons la fraternitĂ© » ! Cela devrait avoir un certain Ă©cho Ă  un moment oĂč le prĂ©sident de la RĂ©publique et d’autres mettent tellement en avant les valeurs de la RĂ©publique LibertĂ©, ÉgalitĂ©, FraternitĂ©. Des valeurs qui perdent leur sens si on oppose les uns aux autres, si on oppose les jeunes et les actifs contre les vieux ». Toutce qu’on peut espĂ©rer c’est que ça passe le plus vite possible. » Comment de fait ne pas se souvenir de la peste noire au cours du XIVe siĂšcle, avec ses rumeurs nausĂ©abondes, rĂ©pandant le bruit que les Juifs Ă©taient les Ă©missaires de Satan pour expier la faute de pseudo-chrĂ©tiens, cette rumeur nausĂ©abonde conduisit les mĂȘmes «religieux», ces
Bouc Ă©missaire les intentions de l’Observatoire Nos intentions Comprendre – agir – ne pas subir Le bouc Ă©missaire, pourquoi, comment ? Qui n’a pas d’idĂ©e sur le phĂ©nomĂšne du bouc Ă©missaire ? Qui n’a jamais eu l’impression de connaĂźtre, de participer, de vivre le phĂ©nomĂšne du bouc Ă©missaire, directement ou indirectement, activement ou passivement, en tant qu’acteur, tĂ©moin ou victime ? PhĂ©nomĂšne d’exclusion, fondĂ© sur la discrimination devenue nĂ©gative et la stigmatisation multiple, le phĂ©nomĂšne est convoquĂ© souvent, trĂšs souvent, parfois de façon peu considĂ©rĂ©e ou insuffisamment Ă©tayĂ©e. A trop systĂ©matiquement se focaliser sur le bouc Ă©missaire incarnĂ©, on en oublie souvent d’envisager le processus dans sa globalitĂ©. Mais surtout on nĂ©glige voire ignore le fait que le phĂ©nomĂšne est aussi une grille de lecture, au quotidien, de l’état du monde, des rapports sociaux, des dynamiques identitaires au sein des groupes plus ou moins formels. Nous voulons Ă©clairer ensemble le processus dans toutes ses dimensions. Car le bouc Ă©missaire n’est pas seulement l’enchaĂźnement d’étapes qui permet la rĂ©conciliation collective par le rejet suffisamment unanime d’une partie du groupe mais aussi la substitution de problĂ©matiques relativement superficielles Ă  des enjeux vraiment essentiels. Nous voulons chercher et trouver les clĂ©s de comprĂ©hension et d’action prĂ©ventive si possible. L’idĂ©e ne sera pas d’éradiquer le phĂ©nomĂšne car nous considĂ©rons qu’il est inĂ©vitable. Elle sera d’en Ă©viter les effets dĂ©lĂ©tĂšres, pour tous et pour chacun. Le phĂ©nomĂšne peut devenir alors un pouvoir sur son environnement, un outil de comprĂ©hension et de management de sa propre vie. Pour ĂȘtre accessible au plus grand nombre, nous optons pour une approche diversifiĂ©e de la connaissance et de l’accompagnement. Nous optons Ă©galement pour une dĂ©marche coopĂ©rative. Ici, les lecteurs s’expriment. Ils tĂ©moignent. Ils analysent, discutent, argumentent, critiquent, proposent. Nous proposons d’accompagner vers l’autonomie et la responsabilisation vis Ă  vis du phĂ©nomĂšne. Nous voulons offrir la possibilitĂ© Ă  chacun, quel qu’il soit, quelle que soit sa situation sociale, culturelle, professionnelle, d’ĂȘtre un acteur de son destin au regard du processus du bouc Ă©missaire. Nous co-construisons des solutions au phĂ©nomĂšne, nombreuses, tout au long de son dĂ©veloppement le bouc Ă©missaire, outil de de pilotage, outil managĂ©rial de sa propre vie, de son environnement. Et lĂ , Ă  cĂŽtĂ© des rĂ©ponses gĂ©nĂ©riques, ceux qui le veulent trouveront des approches personnalisĂ©es. Passez sur l’image et cliquez pour visualiser quelques-unes de nos pages en lien avec les mots 
 bouc Ă©missaire, les intentions voir aussi Qui sommes-nous ? et Observatoire
Commentbouc Ă©missaire est OCCASION . Les IsraĂ©lites dans le histoire de la Bible du bouc Ă©missaire ont appris que tous leurs pĂ©chĂ©s Ă©taient maintenant pris en charge par la chĂšvre qui avait Ă©tĂ© envoyĂ© dans le dĂ©sert, ce qui signifie qu'ils ne Ă©taient plus responsables. À travers l'histoire, les gens ont utilisĂ© des boucs Ă©missaires de la mĂȘme maniĂšre, de blĂąmer les autres
Une carte blanche de Vincent Laborderie, politologue UCLouvainLe dernier Codeco devait ÃÂȘtre celui dñ€ℱune levée partielle des contraintes liées à la lutte contre le Covid19. Mais, outre la fin du port du masque en Flandre, il fut en réalité marqué par la déclaration dñ€ℱAlexander de Croo à lñ€ℱencontre des non-vaccinés "Cette épidémie est en train de devenir une épidémie de personnes non vaccinées. On rassemble aujourd'hui dans les soins intensifs des personnes qui ne sont pas vaccinées. Ce n'est pas acceptable. Ces personnes mettent en danger d'autres personnes".Les mots sont lourds, en particulier venant d'un Premier ministre censé représenter tous les Belges mais qui, ce jour-là , a décidé de pointer du doigt nos compatriotes qui n'ont pas fait le choix de la vaccination. À l'entendre, les non-vaccinés seraient devenus les vecteurs quasi uniques de l'épidémie et donc les responsables de la prolongation de la crise. Comme l'a rappelé Yves Coppieters dans ces colonnes, cette vision n'a aucun fondement scientifique. Ce discours  anti-nonvax » semble pourtant largement partagé par nos dirigeants. Ainsi, Elio Di Rupo appelait tout récemment les non-vaccinés  à faire leur examen de conscience » et  à mesurer les conséquences de leur inaction », alors que Conner Rousseau leur reprochait, il y a déjà quelques semaines, leur égoï danger de la discriminationCes déclarations se déploient dans un contexte particulier qui voit les cas de discriminations envers les non-vaccinés se multiplier dans les milieux les plus divers. On a ainsi vu une entreprise séparer les salariés selon leur statut vaccinal ou, plus fréquemment, des écoles prévoir de réserver certaines activités aux élÚves vaccinés tout en mettant la pression sur les autres. Pour mémoire, Unia, lñ€ℱorganisme interfédéral chargé des luttes contre les discriminations, a eu lñ€ℱoccasion de rappeler que refuser un service sur base du statut vaccinal constitue bien une à cela, se tenaient les discussions autour de lñ€ℱextension du Covid Safe Ticket à Bruxelles et en Wallonie. Les deux phénomÚnes sont bien sûr liés. Aux pouvoirs publics sñ€ℱinterrogeant ouvertement sur la meilleure maniÚre de contraindre les non-vaccinés à franchir le pas, répondent des citoyens persuadés dñ€ℱassurer la sécurité de tous en excluant ces mÃÂȘmes non-vaccinés jugés dangereux, car contaminants. À ce sujet, rappelons que, malgré une croyance fort répandue, les personnes vaccinées peuvent toujours contracter le Covid-19 et le transmettre. La vaccination ne fait que réduire cette transmission, dans des proportions qui restent toujours à déterminer. Lñ€ℱintérÃÂȘt des vaccins réside plutÎt dans leur remarquable efficacité à prévenir les formes graves de la devenue notre société?DÚs lors, il faut sñ€ℱinterroger sur la volonté que manifestent certains à exclure une partie de la population et à la rendre responsable de la situation. Celle-ci en dit en effet long sur ce quñ€ℱest devenue notre société aprÚs 18 mois dñ€ℱune crise qui a, malheureusement, largement dépassé sa dimension non-vacciné nñ€ℱest en réalité que le dernier dñ€ℱune longue série de boucs émissaires. Il a succédé dans ce rÎle à ceux qui ne respectaient pas les mesures, aux Bruxellois, aux jeunes, aux vacanciers osant revenir de lĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©tranger, aux rassuristes, aux étudiants, aux Wallons, aux organisateurs de  lockdown parties » parfois des soirées pizza à six, aux skieurs, etc. On en oublie responsable de notre malheur une minorité qui pense et agit différemment nñ€ℱa rien de nouveau. René Girard a mÃÂȘme décrit le bouc émissaire comme un élément constitutif dñ€ℱune société. Il prend dñ€ℱailleurs comme exemple dans ses travaux les Juifs du Moyen-ùge, accusés alors de propager les épidémies de peste. En cas de crise, certains reviennent donc aux fondamentaux. En lñ€ℱespÚce, le clivage vacciné/non vacciné est dñ€ℱautant plus fort quñ€ℱil repose sur un statut médical clair. On peut ainsi diviser la société en deux parties inégales avec une majorité et une minorité. La stigmatisation de cette minorité a aussi lñ€ℱavantage dĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©pouser, dans lñ€ℱesprit de certains vaccinés, cette idée vieille comme le monde selon laquelle si les autres faisaient comme soi, tous les problÚmes seraient ré nouveau clivage dans notre sociétéAujourdñ€ℱhui, le risque est grand de voir une division entre vaccinés et non-vaccinés sñ€ℱinstaller durablement. Des politiques et des médias seront tentés dñ€ℱexploiter ce clivage pour récolter intentions et de vote et audience. Cñ€ℱest peut-ÃÂȘtre à cette aune quñ€ℱil faut comprendre certaines déclarations expliquer aux 85% dĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©lecteurs vaccinés que tout est de la faute des autres peut, électoralement, rapporter est donc en place pour que se rajoutent un clivage et une nouvelle minorité dans une société belge déjà fort balkanisé situation est encore plus aiguà à Bruxelles, oÃÂč les populations pointées du doigt étaient déjà stigmatisées pour dñ€ℱautres raisons. En plus dñ€ℱÃÂȘtre pauvres et dñ€ℱorigine étrangÚre, elles sont maintenant considérées comme responsables de la prolongation de la crise. Mais le plus souvent, le nouveau clivage traverse des groupes déjà constitués. Il menace de séparer les familles, les amis, les collÚgues de travail. On retrouvera partout des non-vaccinés, des vaccinés respectueux du choix dñ€ℱautrui et dñ€ℱautres qui, au contraire, penseront que les non-vaccinés sont de dangereux irresponsables quñ€ℱil faut contraindre ou exclure. On a la faiblesse de penser que lñ€ℱun des rÎles des politiques consiste à permettre aux citoyens de vivre en bonne intelligence, dñ€ℱapaiser les tensions et non de les exacerber. De ce point de vue, lñ€ℱextension du Covid Safe Ticket ne fera quñ€ℱaggraver la division. Dñ€ℱabord en la rendant visible, puisque nous serons sommés de montrer notre statut vaccinal à tout bout de champ. Ensuite en excluant de fait les non-vaccinés, qui seront tentés de créer les lieux de rencontre et de culture question de l'obligation vaccinaleLe plus singulier est de voir que, tout en envoyant ces messages excluants, ces mÃÂȘmes politiques refusent de poser le débat de lñ€ℱobligation vaccinale. Il sñ€ℱagirait pourtant dñ€ℱune maniÚre saine dñ€ℱaborder le sujet. En effet de deux choses lñ€ℱune soit il est autorisé de ne pas ÃÂȘtre vacciné contre le Covid19, soit ceci est interdit car jugé trop dangereux pour la société. Dans ce dernier cas, il faudrait alors justifier scientifiquement lñ€ℱobligation objectent quñ€ℱune telle obligation serait impossible à contrÎler. Osons une suggestion on pourrait par exemple effectuer un contrÎle du statut vaccinal à chaque entrée dans un café, un restaurant, une salle de sport, un hÎpital, etc. soit précisément ce que prévoit le Covid Safe Ticket dans sa version étendue. Voilà qui nous révÚle la nature de cette mesure une série de sanctions liées à une obligation, sans que cette obligation ne soit prononcée ñ€“ et donc débattue et assumée par les pouvoirs avons aujourdñ€ℱhui le pire des deux mondes un harcÚlement permanent et des contraintes croissantes à lñ€ℱencontre dñ€ℱune partie de la population qui a fait un choix présenté, à un moment, comme licite et légitime. Tout se passe comme si, ne voulant pas assumer cette obligation, nos dirigeants comptaient sur la pression mise par tous sur les derniers récalcitrants. Mais cñ€ℱest oublier les souffrances et les divisions profondes ainsi cré crise sanitaire finira un jour, en grande partie grùce aux vaccins. Mais il importe de sñ€ℱinterroger sur la société que lñ€ℱon laissera aprÚs celle-ci. Et de se poser cette question fondamentale veut-on dñ€ℱune société oÃÂč le discours de peur et bientÎt de haine envers une minorité est présenté comme scientifiquement validé et politiquement légitime ?Aux hyper-pragmatiques insensibles aux grands principes, on rappellera que lñ€ℱon est toujours la minorité de quelquñ€ℱun. Et que la prochaine crise belge est déjà programmée, au soir des élections fédérales prévues, au plus tard, en mai 2024.
Abas la bouc-Ă©missarisation ! Par Christian Bigirimana. PostĂ© le 4 juillet 2022. La crĂ©ation des boucs Ă©missaires dans un pays post-conflit peut ĂȘtre fatale Ă  la cohĂ©sion sociale car dĂ©signer une personne ou un groupe d’individus comme Ă©tant responsables des maux de la sociĂ©tĂ©, peut conduire aux violences de masse, prĂ©vient Paul
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Cesaccusations rĂ©activent, avec une efficacitĂ© dĂ©solante mais prĂ©visible, la logique immĂ©moriale du bouc Ă©missaire. C’est bien de violence qu’il s’agit dans cette affaire, toute civilisĂ©e qu’elle paraisse. « Enfin un peu de sang sur les murs », s’enthousiasme un « tĂ©nor » macroniste dans Le Point, aprĂšs les dĂ©clarations DĂ©bats Des milliers de juifs en France vont cĂ©lĂ©brer, vendredi soir, le jour le plus solennel du calendrier hĂ©braĂŻque. PubliĂ© le 15 septembre 2010 Ă  15h37 - Mis Ă  jour le 15 septembre 2010 Ă  15h45 Temps de Lecture 3 min. Le hasard des calendriers solaire et lunaire fait que cette annĂ©e les fĂȘtes musulmanes et juives se tiennent la main. Tandis que le Ramadan s'achĂšve pour les uns, nous entrons dans les jours les plus solennels des autres, le nouvel an juif et Yom Kippour, jour du "grand pardon". Pour de nombreux musulmans et juifs en France, cette rentrĂ©e est un temps ou se conjuguent les calendriers pluriels de nos vies, temps civils et religieux, calendriers institutionnels et spirituels. C'est peut-ĂȘtre alors que s'expriment, plus intensĂ©ment encore que le reste de l'annĂ©e, les Ă©lĂ©ments composites de nos appartenances, et les affiliations multiples dans lesquels nos existences se tissent. Aucune composante ne constitue une infidĂ©litĂ© Ă  l'autre, mais chacune est au contraire nourrie des identitĂ©s complexes qui fondent la citoyennetĂ© moderne. DĂšs vendredi soir, des milliers de juifs en France prendront le chemin des synagogues, pour cĂ©lĂ©brer le jour le plus solennel du calendrier hĂ©braĂŻque, Yom Kippour. Ce "jour de l'expiation", souvent traduit par "grand pardon", est d'abord un temps d'introspection, de priĂšre et de jeĂ»ne. Il s'agit d'une ascĂšse contraignante et pourtant trĂšs suivie, tant par celles et ceux qui pratiquent rĂ©guliĂšrement que par les autres, ceux qu'on appelle "les juifs de kippour", visiteurs Ă©pisodiques des synagogues. Juifs pratiquants ou de culture, Ă  Yom Kippour, la distinction entre les uns et les autres s'attĂ©nue au point d'ĂȘtre sans pertinence. Personne n'est, ce jour-lĂ , Ă  priori irrĂ©prochable ou dispensĂ© d'autocritique. Il n'est pas, ce jour-lĂ , de "bon" ou de "mauvais juif". Il n'est ni faute irrĂ©parable, ni individu au dessus de tout soupçon. Le face-Ă -face individuel avec ses fautes passĂ©es est ici ritualisĂ© collectivement. Le pluriel l'emporte sur le singulier. Le jour solennel de Yom Kippour est d'abord un grand rendez-vous avec la synagogue, au sens Ă©tymologique du terme synagoga, "lieu de rassemblement". Au jour du grand rassemblement, dans toutes les synagogues du monde, on fait le rĂ©cit d'un Ă©pisode biblique si cĂ©lĂšbre qu'il n'appartient plus au lexique religieux et a intĂ©grĂ© le langage populaire. Il s'agit de l'histoire du bouc Ă©missaire. On nous y rappelle que du temps oĂč le Temple se tenait Ă  JĂ©rusalem, le grand prĂȘtre, au jour de Yom Kippour, tirait au sort un bouc dont le destin Ă©tait scellĂ©. Il appuyait alors ses deux mains sur la tĂȘte de l'animal et lui confiait toutes les offenses et les pĂ©chĂ©s du peuple. Il l'envoyait ensuite dans le dĂ©sert et le bouc emportait avec lui le poids des fautes humaines dans une contrĂ©e solitaire, vers une mort certaine. LA COHESION NATIONALE, PAR DELA LES IDENTITES PLURIELLES Au jour du Yom Kippour, le groupe rĂ©uni lit le rĂ©cit ancestral d'un transfert de culpabilitĂ©, du groupe vers un porteur choisi au hasard et mis Ă  part et Ă  mort. RĂ©unis dans la synagogue, le groupe Ă©coute, en pleine conscience que ce rite n'a plus lieu, que l'Histoire et l'interprĂ©tation humaine ont eu raison de certaines pratiques. Il n'est plus de Temple, ni de grand prĂȘtre. Le judaĂŻsme aujourd'hui ne pratique plus les sacrifices, parce que, nous disent les rabbins, "nos mots ont remplacĂ© les animaux", c'est-Ă -dire que nos rĂ©cits et nos liturgies ont sublimĂ© ces rites. Ce qui perdure n'est pas le rituel originel mais sa narration collective, et elle-aussi a le pouvoir de transfĂ©rer nos Ă©motions, et d'interroger les processus par lesquels le groupe fait cohĂ©sion. RĂ©uni, le groupe sait qu'il ne peut plus faire passer sur la tĂȘte d'un autre la culpabilitĂ©. Il sait qu'il ne transfĂ©rera plus ses offenses vers une contrĂ©e solitaire. Il est rappelĂ© Ă  l'impossible "bouc-emissarisation" d'un autre. Ce qui se joue au jour du "grand pardon" est aux antipodes du repli communautaire, il s'agit de l'expression particuliĂšre d'une question universelle. S'y exprime dans un langage particulariste, celui du rituel juif, les interrogations qui dĂ©passent le groupe et qui sont celles du vivre-ensemble. Ces questions sont aussi celles qui agitent en ce moment-mĂȘme notre sociĂ©tĂ©. Aucune sociĂ©tĂ© ne peut se dĂ©charger de ses responsabilitĂ©s sur l'une de ses composantes, aucun groupe humain ne peut espĂ©rer s'exonĂ©rer de ses fautes ou de ses errements en les attribuant Ă  l'autre. A nous d'entendre les rĂ©cits et les "textes sacrĂ©s" qui construisent la cohĂ©sion nationale, par delĂ  les identitĂ©s plurielles. Delphine Horvilleur, rabbin, mouvement juif libĂ©ral de France Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. xb7ak. 257 170 184 381 18 169 118 128 169

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