L'opticien ne doit plus ĂȘtre un bouc Ă©missaire" vendredi, 16 aoĂ»t 2013 C'est le Un point de vue qui se veut une nouvelle fois offensif. D'emblĂ©e le directeur gĂ©nĂ©ral de Krys
par Bate Felix et Ron Bousso ABERDEEN, Ecosse Reuters - Les gouvernements du monde entier devraient prendre des mesures fortes en faveur de la rĂ©duction de la consommation de combustibles fossiles et les consommateurs devraient ĂȘtre prĂȘts Ă payer davantage au lieu de faire des compagnies pĂ©troliĂšres les "boucs Ă©missaires", estime le PDG de Total, Patrick PouyannĂ©. "Bizarrement, le dĂ©bat tourne autour de l'offre, il devrait plutĂŽt se faire sur la demande", souligne le numĂ©ro un du gĂ©ant pĂ©trolier français, connu pour son franc-parler, dans une interview accordĂ©e Ă Reuters Ă Aberdeen, en Ecosse. "Les gens ne consomment pas de pĂ©trole parce que nous produisons du pĂ©trole, ils consomment Ă cause des systĂšmes" existants, ajoute-t-il. "Aujourd'hui, les moteurs des voitures consomment de l'huile. Si demain les constructeurs automobiles dĂ©cident que la plupart des voitures sont Ă©lectriques, la demande disparaĂźtra". La question est Ă©galement de savoir "Etes-vous prĂȘts Ă payer plus? Les biocarburants sont plus chers que le pĂ©trole. On ne peut pas faire la transition Ă©cologique avec l'idĂ©e que cela ne coĂ»tera rien Ă personne. Cela coĂ»tera", insiste Patrick PouyannĂ©. "Peut-ĂȘtre que la sociĂ©tĂ© veut que le pĂ©trole soit vert, mais cela signifie ĂȘtre prĂȘts Ă payer pour cela". Depuis son arrivĂ©e Ă la tĂȘte de Total en 2014 aprĂšs la mort de son prĂ©dĂ©cesseur Christophe de Margerie dans un accident d'avion, Total a mis en place des objectifs de rĂ©duction des Ă©missions de carbone - mais ces objectifs sont jugĂ©s insuffisants par ses dĂ©tracteurs qui estiment qu'ils sont encore loin de ceux fixĂ©s par l'accord sur le climat conclu en 2015 Ă Paris. "ENORME ERREUR" Le groupe estime que d'ici 2040 le gaz, qui avec le pĂ©trole reprĂ©sente aujourd'hui la grande majoritĂ© de ses activitĂ©s, reprĂ©sentera 50% de ses activitĂ©s 30% pour le pĂ©trole et les biocarburants et 20% pour l'Ă©lectricitĂ©. Abandonner sans dĂ©lai le pĂ©trole et le gaz serait "une Ă©norme erreur", notamment parce qu'ils permettent de financer des technologies vertes, souligne Patrick PouyannĂ©, faisant Ă©cho aux propos tenus le PDG de Shell, Ben van Beurden, disant ne pas avoir d'autre choix que d'investir dans le pĂ©trole et le gaz. "Supposons que nous annoncions aujourd'hui que nous avons cessĂ© la production de pĂ©trole est-ce que vous pensez que les voitures pourraient d'un coup rouler sans essence? Non, cela ne fonctionne pas. Ce n'est pas tout noir ou tout blanc", souligne Patrick PouyannĂ©. "Nous ne voulons pas nous Ă©loigner du pĂ©trole et du gaz", ajoute-t-il. "Nous avons toutes les capacitĂ©s financiĂšres pour ĂȘtre aux commandes de la transition Ă©nergĂ©tique et ne pas ĂȘtre les mĂ©chants de l'histoire". La production de pĂ©trole et de gaz du groupe pĂ©trolier français a progressĂ© de 9% l'an dernier avec un bĂ©nĂ©fice net de prĂšs de 12 milliards de dollars. Si la majeure partie de ses 17,9 milliards de dollars d'investissements sont allĂ©s l'an dernier au pĂ©trole et au gaz seuls 10% sont allĂ©s aux Ă©nergies renouvelables, Total a multipliĂ© les investissements dans les Ă©nergies nouvelles ces derniĂšres semaines, au Qatar, en Inde ou encore en Espagne. Version française Marine Pennetier, Ă©ditĂ© par Jean-Michel BĂ©lot
Toutd'abord, si vous ĂȘtes le bouc Ă©missaire, ce n'est pas votre faute. La raison pour laquelle quelqu'un devient un bouc Ă©missaire vient de la dynamique des adultes ou des parents qui
Toute crise porte en elle potentiellement la possibilitĂ© dâĂ©mergence dâun bouc Ă©missaire, plus encore lorsquâil sâagit dâune crise sanitaire oĂč la peur est omniprĂ©sente. Quand on nâa pas dâexplication rationnelle Ă une crise sanitaire, quand on ne sait presque rien Ă propos dâun virus responsable dâune Ă©pidĂ©mie et surtout quâon ignore comment soigner les ravages quâil engendre, on a besoin de mettre de la comprĂ©hension » sur le processus, ainsi Jean Delumeau, auteur de La Peur en Occident 14e â 18e siĂšcles, Ă©crit Nommer des coupables, câest ramener lâinexplicable Ă un processus comprĂ©hensible. » Dans le cas de la pandĂ©mie de la COVID19 la peur est sans doute lĂ , sous de multiples formes, renforcĂ©e par lâignorance de la science vis-Ă -vis de ce nouveau virus ; cette peur cherche un chemin de conjuration dans des formes aussi multiples quâelle-mĂȘme, aussi irrationnelles. Par exemple, jâavais Ă©crit comment je voyais dans les sĂ©ances dâapplaudissement en faveur des soignants au printemps dernier plus une façon de conjurer la peur en apportant une offrande aux Ă©missaires les soignants dâun dieu rĂ©dempteur et salvateur que lâexpression dâune solidaritĂ©. Si nous nâen sommes pas encore Ă une chasse aux sorciĂšres qui chercherait une victime expiatoire quâon dĂ©signerait comme responsable de la pandĂ©mie, les gouvernants et les mĂ©decins, sans doute pour amoindrir les consĂ©quences sociĂ©tales de leurs dĂ©cisions ou plus vraisemblablement pour ne pas prendre de dĂ©cisions embarrassantes, dĂ©signent telle ou telle catĂ©gorie de la sociĂ©tĂ© pour porter seule le poids de la cause des restrictions Ă la vie sociale. On crĂ©e ainsi un phĂ©nomĂšne de bouc Ă©missaire qui, ici, devient seul porteur des choix gouvernementaux comme Ă©tant celui sur qui la sociĂ©tĂ© fait porter le poids du devoir dâagir et du coĂ»t financier et Ă©conomique pour la sauver. Ăcartons, isolons, ghettoĂŻsons les personnes ĂągĂ©es, les personnes vulnĂ©rables et les handicapĂ©s pour sauver la sociĂ©tĂ© et Ă©teindre la pandĂ©mie ! Pour la suite de lâexposĂ© je regrouperai ces catĂ©gories de personnes dites vulnĂ©rables sous le terme de vieux ». Cette position, bien peu scientifique, repose sur deux erreurs. La premiĂšre est mĂ©dicale, les vieux ne transportent pas plus, plutĂŽt moins, le virus que les jeunes ne serait-ce que parce quâils se regroupent moins et quâils circulent moins combien frĂ©quentent lâuniversitĂ©, combien hantent les bars le soir ? La deuxiĂšme est Ă©conomique, isoler les vieux a des consĂ©quences Ă©conomiques Ă court terme car ceux quâon dĂ©signe comme dĂ©tenteurs dâun pouvoir dâachat supĂ©rieur Ă la moyenne ne peuvent plus dĂ©penser. Mais les consĂ©quences Ă©conomiques seront surtout Ă long terme en matiĂšre de dĂ©penses de santĂ© report ou abandon des soins, Ă©mergence de nouveaux maux en raison dâun moindre service dâaide Ă domicile, dĂ©pression, etc. Certes les vieux sont, statistiquement, plus nombreux en rĂ©animation que les jeunes, environ 50 % des lits sont occupĂ©s par des personnes de plus de 61 ans. Chose extraordinaire il semble que lâon dĂ©couvre que les vieux rĂ©agissent trĂšs mal aux attaques virales et prĂ©sentent des tableaux symptomatiques graves, nâest-ce pas le cas pour toute maladie. DĂšs lors on focalise sur eux nâoccuperaient-ils pas trop de lits dans les hĂŽpitaux, notamment en rĂ©animation ? En consĂ©quence le problĂšme ne serait plus celui de lutter contre lâĂ©pidĂ©mie mais de faire baisser le taux dâoccupation des lits de rĂ©animation dont il est vrai que notre systĂšme de santĂ© en est fortement dĂ©pourvu. Ăvidemment personne ne peut afficher une telle dĂ©marche alors on parle de protection des plus vulnĂ©rables parce quâon les aime ». On enferme les vieux chez eux, dans les EHPAD ou dans les centres de soins, et pendant ce temps les jeunes continuent Ă courir le guilledou, Ă aller de cafĂ©s en lieux festifs, buvant et braillant plus quâil nâen faut pour oublier les gestes barriĂšre et larguer dans lâatmosphĂšre des quantitĂ©s phĂ©nomĂ©nales de particules virales qui finissent toujours par infecter les vieux qui devront ĂȘtre isolĂ©s, coupĂ©s de la sociĂ©tĂ© et de leur famille plutĂŽt que de saturer les hĂŽpitaux. Câest bien lâoption choisie par le trĂšs mĂ©diatique Martin Blachier, Ă©pidĂ©miologiste coâmanageur de la sociĂ©tĂ© privĂ©e Public Health Expertise qui vend des services de modĂ©lisation mĂ©dico-Ă©conomique, qui dĂ©clarait le 18 aoĂ»t sur Europe1 DâaprĂšs cette modĂ©lisation, en isolant les personnes les plus vulnĂ©rables sĂ©niors, personnes atteintes dâun handicap ou dâune maladie chronique, "la courbe sâaplatit et la saturation hospitaliĂšre est Ă©vitĂ©e". Afin que le nombre de morts en France ne dĂ©passe les il faudrait protĂ©ger ces personnes pour une durĂ©e de 38 semaines, soit jusquâau 8 fĂ©vrier prochain. » Ce faisant les Ă©pidĂ©miologistes font fi des relations sociales et de la santĂ© psychique de cette catĂ©gorie particuliĂšrement vulnĂ©rable sur les plans affectif et psychique. Comme lâĂ©crit le psychiatre Serge Tisseron dans ÂŁe Monde en ne parlant que des EHPAD Et les familles, tenues Ă©loignĂ©es de leurs sĂ©niors, ont pu craindre que ceuxâci vivent la situation comme un abandon, pensent que leurs enfants ne les aimaient plus, et en deviennent dĂ©sespĂ©rĂ©s. » Le gouvernement fort de lâexpĂ©rience avec sa cohorte de dĂ©pressions, de dĂ©pĂ©rissement et de morts, a assoupli sa position en autorisant pour ce deuxiĂšme confinement les visites dans les EHPAD, mais quid des vieux isolĂ©s chez eux. Reprenons les choses en amont et essayons de mesurer les dĂ©placements, le nombre de rencontres et la nature des activitĂ©s que font les vieux dans une journĂ©e et comparons avec ceux des jeunes qui prĂ©sente le plus fort potentiel de propager le virus ? SantĂ© Publique France indiquait le 26 octobre que 32 % des CLUSTER se situaient en milieux scolaires et universitaires, et ce chiffre ne prend pas en compte, par essence en raison de la dĂ©finition dâun CLUSTER, ce qui se passe dans les bars, les restaurants et les salles de spectacle et moins encore ce qui se passe dans les rencontres plus ou moins informelles fĂȘtes dâanniversaire, soirĂ©e dâintĂ©grationâŠ. Pourtant, non sans ambiguĂŻtĂ©, câest ce quâindiquait, le 18 aoĂ»t dernier sur Europe 1, le mĂ©diatique docteur Martin Blachier Jâai toujours cru Ă la clartĂ© des consignes. [âŠ] Aujourdâhui, le virus circule parmi les jeunes, donc toutes les fĂȘtes de famille dans des lieux clos, il faut les annuler. » Il y a plein de jeunes qui portent le virus aujourdâhui [âŠ], donc si vous avez deux grands-mĂšres et une tante qui sont contaminĂ©es, vous risquez de les envoyer en rĂ©animation. Ne faites pas ça », et il appelait Ă privilĂ©gier tout ce qui se fait Ă lâextĂ©rieur ». Donc les jeunes sont invitĂ©s Ă continuer Ă se contaminer et Ă disperser le virus, sauf chez les vieux auxquels ils sont sommĂ©s de ne plus rendre visite. Lâautre volet de lâambiguĂŻtĂ© de ce propos porte sur lâ extĂ©rieur », considĂšreâtâon quâun bar est un extĂ©rieur » ? La terrasse sans doute est un extĂ©rieur » mais que vaut-elle quand chacun est proche de lâautre, sans masque ? Dâautre part fautâil, comme lâon fait le gouvernement et de nombreuses municipalitĂ©s autoriser lâextension des terrasses, bruyantes et empiĂ©tant les trottoirs jusquâĂ les supprimer, au dĂ©triment des riverains ? Lâanalyse du Dr Blachier rejoint celle de lâĂ©conomiste Samuel Sender Covid 19 lâanalyse coĂ»ts bĂ©nĂ©fices des restrictions plaide pour des mesures diffĂ©renciĂ©es par Ăąge », parue sur The Conversation Dans une trĂšs intĂ©ressante approche Ă©conomique par lâanalyse des coĂ»ts Samuel J Sender de la EDHEC business School montre trĂšs bien comment et combien les vieux ont un coĂ»t exorbitant que la sociĂ©tĂ© peinerait Ă supporter. Il explique que si les analyses ont bien pris en compte les acteurs Ă©conomiques que sont les entreprises et les salariĂ©s en fonction des secteurs, aucune diffĂ©renciation nâa Ă©tĂ© faite entre les diffĂ©rentes catĂ©gories de personnes dans la composante prĂ©vention/santĂ© » ». Il dĂ©crit cette diffĂ©renciation comme essentielle pour lâĂ©laboration des politiques publiques, sachant que les diffĂ©rentes catĂ©gories ne sont pas Ă Ă©galitĂ© devant la maladie et que ces inĂ©galitĂ©s entraĂźnent des Ă©carts de coĂ»ts. Il sâagit alors de trouver la politique publique la plus efficace au moindre coĂ»t, donc lâaction la plus efficace pour rĂ©duire le nombre de malades en rĂ©animation et plus globalement Ă lâhĂŽpital. Ainsi une meilleure prise en compte des retraitĂ©s aurait permis dâĂ©viter la saturation des places de rĂ©animation, de sauver lâessentiel des vies, mais aussi dâallĂ©ger la pression sur le personnel soignant compte tenu de la forte mortalitĂ© Ă lâhĂŽpital des retraitĂ©s malades de la COVID. » Sâappuyant ensuite sur les rĂ©sultats dâune enquĂȘte qui montrerait que ce sont les actifs qui auraient le plus soufferts du confinement alors que la probabilitĂ© dâun dĂ©cĂšs [dans cette catĂ©gorie] nâest pas statistiquement significative » il en dĂ©coule suivant lâauteur que Les actifs dans leur ensemble tout Ă perdre psychologiquement et Ă©conomiquement des mesures restrictives, pour un gain non significatif du point de vue de la santĂ©. » La dĂ©monstration est mathĂ©matiquement dâune grande rigueur et Ă©conomiquement dâun ordre financier et comptable imparable. Mais, une sociĂ©tĂ© se rĂ©duit-elle Ă son Ă©conomie financiĂšre ? Aussi sâinquiĂ©teraâtâon de lâimpact de la conclusion de lâarticle de Monsieur Sender Il semble donc plus que jamais nĂ©cessaire de dĂ©velopper une communication aux personnes ĂągĂ©es et aux personnes fragiles sur les dangers dâune contamination par la Covid. La circulation du virus Ă©tant active, il est sans doute plus pertinent de recommander voire dâimposer aux personnes fragiles dâappliquer les mĂȘmes mesures dâhygiĂšne et prĂ©caution dans les rĂ©unions privĂ©es que celles imposĂ©es dans les rĂ©unions publiques. » Mais dans la vraie vie ça ne se passe pas comme ça ! Certes, la chose est bien documentĂ©e, toute crise Ă©conomique entraĂźne son lot de dĂ©pressions et de suicides, faut-il pour autant refuser de rĂ©flĂ©chir Ă ce quâest une vie et Ă ce quâelle vaut ? DâĂ©vidence S. Sender se place dans la posture de lâĂtat patriarcal qui mesure les vies Ă lâaune de ses intĂ©rĂȘts, contrairement Ă lâĂtat philanthropique qui soupĂšse ses intĂ©rĂȘts Ă lâaune des vies. Ici, que ce soit M. Brachier, S. Sender ou E. Macron, ce sont les intĂ©rĂȘts de lâĂtat, notamment ceux des dominants du monde entrepreneurial, qui prĂ©valent sur les vies que les vieux soient Ă©cartĂ©s de la sociĂ©tĂ©, que les actifs aillent trimer et quâimportent les conditions, et que les jeunes, insouciants, continuent la fĂȘte pour le plus grand bĂ©nĂ©fice des tenanciers de bars ! On ne peut pas rĂ©duire la vie des personnes Ă un coĂ»t financier, il faut parfois accepter des coĂ»ts importants pour construire une sociĂ©tĂ© harmonieuse et sereine. Lâarticle de Monsieur Sender est dans la droite ligne de la pensĂ©e libĂ©rale qui a dĂ©truit le systĂšme de santĂ© français au prĂ©texte dâune Ă©quation coĂ»ts bĂ©nĂ©fices dĂ©favorable les malades, notamment les vieux » coĂ»tent trop cher, dâautant plus quâils ne rapportent rien Ă la machine Ă©conomique. DĂ©sormais le vieux dont on pouvait dire que lorsquâil sâĂ©teignait câĂ©tait une bibliothĂšque qui disparaissait, nâest plus acceptable que sâil rapporte en crĂ©ant de facto des emplois dans les EHPAD, aides Ă domicile, etc., en dĂ©pensant sans compter ses Ă©conomies ; si dâaventure une maladie, comme le montre Sender, vient Ă faire quâil coĂ»te plus quâil ne rapporte, il faut lâĂ©carter de la sociĂ©tĂ©. Si Monsieur Sender posait sa calculatrice, sortait de son bureau et allait respirer lâatmosphĂšre sociale il constaterait que les vieux ont terriblement souffert des mesures de restriction, combien dâentre eux se sont retrouvĂ©s isolĂ©s, parfois sans les soins dont ils ont besoin ; certains ont fait une dĂ©pression, ont dĂ©pĂ©ri perte de poids considĂ©rable, aggravation des troubles cognitifs, etc., certains en sont morts. Cette mort nâest pas comptabilisĂ©e par Monsieur Sender pour qui, visiblement, les personnes se rĂ©duisent Ă des objets mathĂ©matiques. En outre il commet des erreurs grossiĂšres dans sa conclusion. Les vieux sont sans doute les personnes qui, statistiquement, ont le mieux respectĂ© les consignes sanitaires, bien plus que les jeunes dont on sait Ă quel point ils ne respectaient pas les gestes barriĂšres dans les bars et autres lieux festifs, donc si message il doit y avoir câest plutĂŽt en direction de ces derniers. Ceux-ci dâailleurs, autant que les vieux, devraient appliquer ces gestes barriĂšre lorsquâils sont en famille notamment lorsquâils rendent visite Ă un ancien. En outre lâanalyse de S. Sender et celle de M. Brachier sont Ă courte vue, ne prenant en compte que les hospitalisations et les dĂ©cĂšs du moment, des Ă©lĂ©ments rĂ©ellement dĂ©favorables aux vieux, ils font lâimpasse sur un Ă©lĂ©ment remarquablement dĂ©favorable aux actifs, notamment aux jeunes dont beaucoup sont atteints par le virus et sont malades sans ĂȘtre en rĂ©animation ni mĂȘme hospitalisĂ©s les sĂ©quelles et leur coĂ»t en matiĂšre dâĂ©conomie de la santĂ© ne sont pas nĂ©gligeables. On sait maintenant que des personnes atteintes par la Covid fusse dans une forme bĂ©nigne peuvent avoir des sĂ©quelles qui, entraĂźnant des arrĂȘts maladie, auront un coĂ»t Ă©conomique sur le fonctionnement des entreprises et sur le budget de la SĂ©curitĂ© sociale. Enfin, croire quâen isolant les seuls vieux on arrĂȘtera le virus câest voiler une grande partie de ce quâest cette pandĂ©mie et câest ne pas vouloir reconnaĂźtre que les jeunes sont des vecteurs, sans doute les principaux, de la dissĂ©mination virale. Malheureusement, nous sommes dans une sociĂ©tĂ© dirigĂ©e par lâĂ©conomie, qui a supplantĂ© la sociologie, la psychologie et la philosophie, lâHumain nâexiste plus, seuls ont raison dâĂȘtre pour les gouvernants, notamment en 2020, lâhomo Ă©conomicus, la femme et lâhomme acteurs et objets de lâĂ©conomie. Seuls les indicateurs Ă©conomiques et les chiffres ont de lâimportance comme le rappelle Camille Peugny dans Alternatives Ăconomiques qui indique quâentre le 1er mars et le 26 octobre 60 % des dĂ©cĂšs concernent des personnes de plus de 80 ans, et il Ă©crit Cela donne assurĂ©ment des arguments Ă ceux qui dĂ©fendent la thĂšse du sacrifice des jeunes gĂ©nĂ©rations au nom du salut des plus ĂągĂ©s. » Quel sacrifice demandeâtâon aux jeunes quâon ne demanderait pas aux vieux ? Serge Tisseron psychiatre et dâautres, psychologues et sociologues, rappellent lâimportance des relations sociales pour les jeunes, Ă lâinstar dâAlain MĂ©gier sociologue qui qualifie les restrictions de drame social absolu » qui empĂȘche de devenir adulte On prive les jeunes de ce quâil y a de plus important pour eux la possibilitĂ© de faire des rencontres et donc de se construire. » Tous gomment que ces relations sociales sont toutes aussi importantes pour les vieux. LĂ oĂč les jeunes pouvaient attĂ©nuer les effets de lâabsence de relations sociales par lâusage des moyens numĂ©riques, les vieux ont Ă©tĂ© enfermĂ©s dans lâisolement le plus total, physique et affectif. Quant aux rencontres les jeunes auraient pu en faire en rejoignant les associations dont les bĂ©nĂ©voles ĂągĂ©s Ă©taient mis sur la touche, ces rencontresâlĂ sont trĂšs enrichissantes et remarquablement formatrices. Mais on prĂ©fĂšre favoriser la fĂȘte Ă tous crins, lâĂ©vasion de la vie dans des beuveries nocturnes et des produits hallucinogĂšnes ; on prĂ©fĂšre une vie de plaisirs individuels, Ă©goĂŻstes Ă une sociĂ©tĂ© dâengagement et de rapports humains profonds. Câest un choix. Mais de grĂące posons les pieds par terre et nâomettons pas de nous souvenir de ce que nos anciens ont vĂ©cu en leur temps. Certes la vie nâest pas facile pour les jeunes, lâest-elle pour tous les vieux ? A. MĂ©gier qui Ă©crit Or le contexte est dĂ©jĂ compliquĂ© pour les eux [les jeunes] il nâa jamais Ă©tĂ© aussi difficile de se projeter dans lâavenir car il nâa jamais Ă©tĂ© si incertain. Entre la crise Ă©cologique, la prĂ©carisation du couple, etc. tout semble fragile. », Il faut demander sâil pense quâau dĂ©but du 20e siĂšcle, quâentre 1939 et 1945, les choses Ă©taient plus faciles pour les jeunes, penseâtâil que les jeunes du choc pĂ©trolier » dans le milieu des annĂ©es 1970 et de lâĂ©mergence dâun chĂŽmage consĂ©quent nâont pas eu dâangoisses ? Et peut-on penser que les vieux nâavaient pas besoin dâaide de la part de leur famille, de leurs proches ? Ces besoins, psychiques et affectifs autant que matĂ©riels Ă©taient attendus comme lâindique lâEspace Ăthique Ile de France Au dĂ©but de la crise, nous constations une forte demande dâaide des personnes vivant avec un handicap auprĂšs des professionnels. Aujourdâhui, les personnes attendent de lâaide Ă 60,1 % par des voisins, Ă 5 % par les amis, Ă 55 % par la famille, et Ă 24 % par des professionnels enquĂȘte Handifaction. En pĂ©riode de pĂ©nurie de professionnels sur le terrain, les personnes en situation de handicap veulent sâappuyer sur la famille, les voisins et les amis. » JusquâĂ E. Macron, vraisemblablement en quĂȘte de voix pour 2022, qui veut faire pleurer sur le sort des jeunes On a fait vivre Ă la jeunesse quelque chose de terrible Ă travers le confinement on a interrompu leurs Ă©tudes, ils ont des angoisses sur leurs examens, leurs diplĂŽmes et leur entrĂ©e dans lâemploi. » Il est sĂ»r que les jeunes mobilisĂ©s en septembre 1939 nâont rencontrĂ© aucune difficultĂ© de ce type ? Eux, se sont battus pour reconstruire leur vie et le pays. Que penserait Guy Moquet de lâattitude des jeunes dâaujourdâhui et des adultes promoteurs de lâinsouciance juvĂ©nile ? Mais le chef de lâĂtat a indiquĂ© dans un communiquĂ©, vendredi dernier, ne pas souhaiter de discrimination entre nos concitoyens », a aussi appelĂ© ces retraitĂ©s Ă la responsabilitĂ© individuelle », donc les jeunes peuvent sans restriction et sans vergogne faire Ă©talage de la plus complĂšte irresponsabilitĂ©. Pourtant, face Ă lâadversitĂ© dĂ©crite Ă raison par A. MĂ©gier, Macron et les intellectuels du microcosme des mĂ©tropoles car Paris sâest reproduit par scissiparitĂ© il y a deux postures pour les jeunes sâabandonner dans les plaisirs jusquâĂ plus soif et se lamenter sur leur sort, ou ĂȘtre responsables, sâengager et construire la sociĂ©tĂ©. Câest ce type de discours glorifiant lâinsouciance et lâirresponsabilitĂ© des jeunes et les confortant dans une plainte permanente vis-Ă -vis des difficultĂ©s qui met les vieux en position de bouc Ă©missaire et qui conduit Ă une ghettoĂŻsation. Ce nâest pas en opposant les gĂ©nĂ©rations quâon construit une sociĂ©tĂ© dâautant quâelles disposent de suffisamment de potentiels intrinsĂšques pour se heurter entre elles naturellement. Allons-nous aller vers une sociĂ©tĂ© oĂč les vieux seront sommĂ©s de choisir de disparaĂźtre comme le suggĂšre la position de Larry R Churchill rapportĂ©e par le Professeur Roger Gill, Directeur de lâEspace de RĂ©flexion Ăthique de Nouvelle-Aquitaine, dans le Billet Ăthique 2020Ââ19, Entre Ăągisme et appel au sacrifice, tenter la fraternitĂ© » quâil mâautorisera Ă le citer longuement En cette pĂ©riode pandĂ©mique, des personnes qui se dĂ©signent comme personnes ĂągĂ©es se sont exprimĂ©es dans le cadre du Hastings Center pour expliquer leurs positions Ă lâĂ©gard de leur fin de vie. Deux grandes positions sâaffrontent. La premiĂšre est celle dĂ©fendue par Larry R Churchill, Professeur Ă©mĂ©rite dâĂ©thique mĂ©dicale. Ă lâapproche de ses 75 ans et en excellente santĂ©, il sâimpose un certain nombre dâobligations se considĂ©rer comme dĂ©jĂ infectĂ©, et ĂȘtre particuliĂšrement vigilant sur le lavage des mains, la distanciation sociale et lâĂ©limination des occasions non essentielles dâexposition ; sâabstenir dâutiliser les services de soins de santĂ© chaque fois que cela est possible⊠; sâabstenir de se faire dĂ©pister ou permettre Ă dâautres de se faire dĂ©pister en premier, mĂȘme sâil a des symptĂŽmes ; dâautres ont beaucoup plus dâintĂ©rĂȘt que lui, dĂ©clareât-il, Ă connaĂźtre leur statut ; si les hĂŽpitaux sont dĂ©bordĂ©s, sâabstenir dâĂȘtre hospitalisĂ©, mĂȘme si cela est recommandé⊠En espĂ©rant que les soins palliatifs seront plus facilement accessibles. Sâil est hospitalisĂ© et que les ventilateurs restent rares, il dĂ©clare renoncer Ă la ventilation au profit de patients plus jeunes ; il dĂ©clare aussi se mettre dans les derniers rangs quand un vaccin deviendra disponible. Il explique quâen cas de rationnement des soins liĂ© la pandĂ©mie, voire de triage, son comportement ne tĂ©moignera ni de rĂ©signation, ni dâabandon, ni dâenvie de mourir mais dâune prise de responsabilitĂ© permettant dâallĂ©ger la charge qui pĂšse sur les besoins de soins. Il dĂ©clare sa position fondĂ©e sur une approche Ă©thique de la vie entiĂšre » quâil considĂšre non comme un sacrifice mais comme la manifestation dâune gĂ©nĂ©rositĂ© celle dâutiliser avec parcimonie le systĂšme de soins pour que les plus jeunes puissent y accĂ©der. Une telle position en lâabsence de toute pathologie et qui est autoqualifiĂ©e de gĂ©nĂ©reuse nâest-elle pas susceptible dâimpliquer que celles et ceux qui ne souhaitent pas renoncer Ă la vie manifestent de lâĂ©goĂŻsme ? Nâest-elle pas susceptible de gĂ©nĂ©rer une certaine honte Ă vivre ? » Choisissons la fraternitĂ© » ! Cela devrait avoir un certain Ă©cho Ă un moment oĂč le prĂ©sident de la RĂ©publique et dâautres mettent tellement en avant les valeurs de la RĂ©publique LibertĂ©, ĂgalitĂ©, FraternitĂ©. Des valeurs qui perdent leur sens si on oppose les uns aux autres, si on oppose les jeunes et les actifs contre les vieux ».
Toutce quâon peut espĂ©rer câest que ça passe le plus vite possible. » Comment de fait ne pas se souvenir de la peste noire au cours du XIVe siĂšcle, avec ses rumeurs nausĂ©abondes, rĂ©pandant le bruit que les Juifs Ă©taient les Ă©missaires de Satan pour expier la faute de pseudo-chrĂ©tiens, cette rumeur nausĂ©abonde conduisit les mĂȘmes «religieux», ces
Bouc Ă©missaire les intentions de lâObservatoire Nos intentions Comprendre â agir â ne pas subir Le bouc Ă©missaire, pourquoi, comment ? Qui nâa pas dâidĂ©e sur le phĂ©nomĂšne du bouc Ă©missaire ? Qui nâa jamais eu lâimpression de connaĂźtre, de participer, de vivre le phĂ©nomĂšne du bouc Ă©missaire, directement ou indirectement, activement ou passivement, en tant quâacteur, tĂ©moin ou victime ? PhĂ©nomĂšne dâexclusion, fondĂ© sur la discrimination devenue nĂ©gative et la stigmatisation multiple, le phĂ©nomĂšne est convoquĂ© souvent, trĂšs souvent, parfois de façon peu considĂ©rĂ©e ou insuffisamment Ă©tayĂ©e. A trop systĂ©matiquement se focaliser sur le bouc Ă©missaire incarnĂ©, on en oublie souvent dâenvisager le processus dans sa globalitĂ©. Mais surtout on nĂ©glige voire ignore le fait que le phĂ©nomĂšne est aussi une grille de lecture, au quotidien, de lâĂ©tat du monde, des rapports sociaux, des dynamiques identitaires au sein des groupes plus ou moins formels. Nous voulons Ă©clairer ensemble le processus dans toutes ses dimensions. Car le bouc Ă©missaire nâest pas seulement lâenchaĂźnement dâĂ©tapes qui permet la rĂ©conciliation collective par le rejet suffisamment unanime dâune partie du groupe mais aussi la substitution de problĂ©matiques relativement superficielles Ă des enjeux vraiment essentiels. Nous voulons chercher et trouver les clĂ©s de comprĂ©hension et dâaction prĂ©ventive si possible. LâidĂ©e ne sera pas dâĂ©radiquer le phĂ©nomĂšne car nous considĂ©rons quâil est inĂ©vitable. Elle sera dâen Ă©viter les effets dĂ©lĂ©tĂšres, pour tous et pour chacun. Le phĂ©nomĂšne peut devenir alors un pouvoir sur son environnement, un outil de comprĂ©hension et de management de sa propre vie. Pour ĂȘtre accessible au plus grand nombre, nous optons pour une approche diversifiĂ©e de la connaissance et de lâaccompagnement. Nous optons Ă©galement pour une dĂ©marche coopĂ©rative. Ici, les lecteurs sâexpriment. Ils tĂ©moignent. Ils analysent, discutent, argumentent, critiquent, proposent. Nous proposons dâaccompagner vers lâautonomie et la responsabilisation vis Ă vis du phĂ©nomĂšne. Nous voulons offrir la possibilitĂ© Ă chacun, quel quâil soit, quelle que soit sa situation sociale, culturelle, professionnelle, dâĂȘtre un acteur de son destin au regard du processus du bouc Ă©missaire. Nous co-construisons des solutions au phĂ©nomĂšne, nombreuses, tout au long de son dĂ©veloppement le bouc Ă©missaire, outil de de pilotage, outil managĂ©rial de sa propre vie, de son environnement. Et lĂ , Ă cĂŽtĂ© des rĂ©ponses gĂ©nĂ©riques, ceux qui le veulent trouveront des approches personnalisĂ©es. Passez sur lâimage et cliquez pour visualiser quelques-unes de nos pages en lien avec les mots ⊠bouc Ă©missaire, les intentions voir aussi Qui sommes-nous ? et Observatoire
Commentbouc Ă©missaire est OCCASION . Les IsraĂ©lites dans le histoire de la Bible du bouc Ă©missaire ont appris que tous leurs pĂ©chĂ©s Ă©taient maintenant pris en charge par la chĂšvre qui avait Ă©tĂ© envoyĂ© dans le dĂ©sert, ce qui signifie qu'ils ne Ă©taient plus responsables. Ă travers l'histoire, les gens ont utilisĂ© des boucs Ă©missaires de la mĂȘme maniĂšre, de blĂąmer les autres
Une carte blanche de Vincent Laborderie, politologue UCLouvainLe dernier Codeco devait ĂÂȘtre celui dĂąâŹâąune levĂ©e partielle des contraintes liĂ©es Ă la lutte contre le Covid19. Mais, outre la fin du port du masque en Flandre, il fut en rĂ©alitĂ© marquĂ© par la dĂ©claration dĂąâŹâąAlexander de Croo Ă lĂąâŹâąencontre des non-vaccinĂ©s "Cette Ă©pidĂ©mie est en train de devenir une Ă©pidĂ©mie de personnes non vaccinĂ©es. On rassemble aujourd'hui dans les soins intensifs des personnes qui ne sont pas vaccinĂ©es. Ce n'est pas acceptable. Ces personnes mettent en danger d'autres personnes".Les mots sont lourds, en particulier venant d'un Premier ministre censĂ© reprĂ©senter tous les Belges mais qui, ce jour-lĂ , a dĂ©cidĂ© de pointer du doigt nos compatriotes qui n'ont pas fait le choix de la vaccination. Ă⏠l'entendre, les non-vaccinĂ©s seraient devenus les vecteurs quasi uniques de l'Ă©pidĂ©mie et donc les responsables de la prolongation de la crise. Comme l'a rappelĂ© Yves Coppieters dans ces colonnes, cette vision n'a aucun fondement scientifique. Ce discours Ă anti-nonvax Ă» semble pourtant largement partagĂ© par nos dirigeants. Ainsi, Elio Di Rupo appelait tout rĂ©cemment les non-vaccinĂ©s Ă Ă faire leur examen de conscience Ă» et Ă Ă mesurer les consĂ©quences de leur inaction Ă», alors que Conner Rousseau leur reprochait, il y a dĂ©jĂ quelques semaines, leur Ă©goĂÂŻ danger de la discriminationCes dĂ©clarations se dĂ©ploient dans un contexte particulier qui voit les cas de discriminations envers les non-vaccinĂ©s se multiplier dans les milieux les plus divers. On a ainsi vu une entreprise sĂ©parer les salariĂ©s selon leur statut vaccinal ou, plus frĂ©quemment, des Ă©coles prĂ©voir de rĂ©server certaines activitĂ©s aux Ă©lĂšves vaccinĂ©s tout en mettant la pression sur les autres. Pour mĂ©moire, Unia, lĂąâŹâąorganisme interfĂ©dĂ©ral chargĂ© des luttes contre les discriminations, a eu lĂąâŹâąoccasion de rappeler que refuser un service sur base du statut vaccinal constitue bien une Ă cela, se tenaient les discussions autour de lĂąâŹâąextension du Covid Safe Ticket Ă Bruxelles et en Wallonie. Les deux phĂ©nomĂšnes sont bien sĂ»r liĂ©s. Aux pouvoirs publics sĂąâŹâąinterrogeant ouvertement sur la meilleure maniĂšre de contraindre les non-vaccinĂ©s Ă franchir le pas, rĂ©pondent des citoyens persuadĂ©s dĂąâŹâąassurer la sĂ©curitĂ© de tous en excluant ces mĂÂȘmes non-vaccinĂ©s jugĂ©s dangereux, car contaminants. Ă⏠ce sujet, rappelons que, malgrĂ© une croyance fort rĂ©pandue, les personnes vaccinĂ©es peuvent toujours contracter le Covid-19 et le transmettre. La vaccination ne fait que rĂ©duire cette transmission, dans des proportions qui restent toujours Ă dĂ©terminer. LĂąâŹâąintĂ©rĂÂȘt des vaccins rĂ©side plutĂÂŽt dans leur remarquable efficacitĂ© Ă prĂ©venir les formes graves de la devenue notre sociĂ©tĂ©?DĂšs lors, il faut sĂąâŹâąinterroger sur la volontĂ© que manifestent certains Ă exclure une partie de la population et Ă la rendre responsable de la situation. Celle-ci en dit en effet long sur ce quĂąâŹâąest devenue notre sociĂ©tĂ© aprĂšs 18 mois dĂąâŹâąune crise qui a, malheureusement, largement dĂ©passĂ© sa dimension non-vaccinĂ© nĂąâŹâąest en rĂ©alitĂ© que le dernier dĂąâŹâąune longue sĂ©rie de boucs Ă©missaires. Il a succĂ©dĂ© dans ce rĂÂŽle Ă ceux qui ne respectaient pas les mesures, aux Bruxellois, aux jeunes, aux vacanciers osant revenir de lĂąâŹâąĂ©tranger, aux rassuristes, aux Ă©tudiants, aux Wallons, aux organisateurs de Ă lockdown parties Ă» parfois des soirĂ©es pizza Ă six, aux skieurs, etc. On en oublie responsable de notre malheur une minoritĂ© qui pense et agit diffĂ©remment nĂąâŹâąa rien de nouveau. RenĂ© Girard a mĂÂȘme dĂ©crit le bouc Ă©missaire comme un Ă©lĂ©ment constitutif dĂąâŹâąune sociĂ©tĂ©. Il prend dĂąâŹâąailleurs comme exemple dans ses travaux les Juifs du Moyen-ĂÂąge, accusĂ©s alors de propager les Ă©pidĂ©mies de peste. En cas de crise, certains reviennent donc aux fondamentaux. En lĂąâŹâąespĂšce, le clivage vaccinĂ©/non vaccinĂ© est dĂąâŹâąautant plus fort quĂąâŹâąil repose sur un statut mĂ©dical clair. On peut ainsi diviser la sociĂ©tĂ© en deux parties inĂ©gales avec une majoritĂ© et une minoritĂ©. La stigmatisation de cette minoritĂ© a aussi lĂąâŹâąavantage dĂąâŹâąĂ©pouser, dans lĂąâŹâąesprit de certains vaccinĂ©s, cette idĂ©e vieille comme le monde selon laquelle si les autres faisaient comme soi, tous les problĂšmes seraient rĂ© nouveau clivage dans notre sociĂ©tĂ©AujourdĂąâŹâąhui, le risque est grand de voir une division entre vaccinĂ©s et non-vaccinĂ©s sĂąâŹâąinstaller durablement. Des politiques et des mĂ©dias seront tentĂ©s dĂąâŹâąexploiter ce clivage pour rĂ©colter intentions et de vote et audience. CĂąâŹâąest peut-ĂÂȘtre Ă cette aune quĂąâŹâąil faut comprendre certaines dĂ©clarations expliquer aux 85% dĂąâŹâąĂ©lecteurs vaccinĂ©s que tout est de la faute des autres peut, Ă©lectoralement, rapporter est donc en place pour que se rajoutent un clivage et une nouvelle minoritĂ© dans une sociĂ©tĂ© belge dĂ©jĂ fort balkanisĂ© situation est encore plus aiguĂ Ă Bruxelles, oĂÂč les populations pointĂ©es du doigt Ă©taient dĂ©jĂ stigmatisĂ©es pour dĂąâŹâąautres raisons. En plus dĂąâŹâąĂÂȘtre pauvres et dĂąâŹâąorigine Ă©trangĂšre, elles sont maintenant considĂ©rĂ©es comme responsables de la prolongation de la crise. Mais le plus souvent, le nouveau clivage traverse des groupes dĂ©jĂ constituĂ©s. Il menace de sĂ©parer les familles, les amis, les collĂšgues de travail. On retrouvera partout des non-vaccinĂ©s, des vaccinĂ©s respectueux du choix dĂąâŹâąautrui et dĂąâŹâąautres qui, au contraire, penseront que les non-vaccinĂ©s sont de dangereux irresponsables quĂąâŹâąil faut contraindre ou exclure. On a la faiblesse de penser que lĂąâŹâąun des rĂÂŽles des politiques consiste Ă permettre aux citoyens de vivre en bonne intelligence, dĂąâŹâąapaiser les tensions et non de les exacerber. De ce point de vue, lĂąâŹâąextension du Covid Safe Ticket ne fera quĂąâŹâąaggraver la division. DĂąâŹâąabord en la rendant visible, puisque nous serons sommĂ©s de montrer notre statut vaccinal Ă tout bout de champ. Ensuite en excluant de fait les non-vaccinĂ©s, qui seront tentĂ©s de crĂ©er les lieux de rencontre et de culture question de l'obligation vaccinaleLe plus singulier est de voir que, tout en envoyant ces messages excluants, ces mĂÂȘmes politiques refusent de poser le dĂ©bat de lĂąâŹâąobligation vaccinale. Il sĂąâŹâąagirait pourtant dĂąâŹâąune maniĂšre saine dĂąâŹâąaborder le sujet. En effet de deux choses lĂąâŹâąune soit il est autorisĂ© de ne pas ĂÂȘtre vaccinĂ© contre le Covid19, soit ceci est interdit car jugĂ© trop dangereux pour la sociĂ©tĂ©. Dans ce dernier cas, il faudrait alors justifier scientifiquement lĂąâŹâąobligation objectent quĂąâŹâąune telle obligation serait impossible Ă contrĂÂŽler. Osons une suggestion on pourrait par exemple effectuer un contrĂÂŽle du statut vaccinal Ă chaque entrĂ©e dans un cafĂ©, un restaurant, une salle de sport, un hĂÂŽpital, etc. soit prĂ©cisĂ©ment ce que prĂ©voit le Covid Safe Ticket dans sa version Ă©tendue. VoilĂ qui nous rĂ©vĂšle la nature de cette mesure une sĂ©rie de sanctions liĂ©es Ă une obligation, sans que cette obligation ne soit prononcĂ©e ĂąâŹâ et donc dĂ©battue et assumĂ©e par les pouvoirs avons aujourdĂąâŹâąhui le pire des deux mondes un harcĂšlement permanent et des contraintes croissantes Ă lĂąâŹâąencontre dĂąâŹâąune partie de la population qui a fait un choix prĂ©sentĂ©, Ă un moment, comme licite et lĂ©gitime. Tout se passe comme si, ne voulant pas assumer cette obligation, nos dirigeants comptaient sur la pression mise par tous sur les derniers rĂ©calcitrants. Mais cĂąâŹâąest oublier les souffrances et les divisions profondes ainsi crĂ© crise sanitaire finira un jour, en grande partie grĂÂące aux vaccins. Mais il importe de sĂąâŹâąinterroger sur la sociĂ©tĂ© que lĂąâŹâąon laissera aprĂšs celle-ci. Et de se poser cette question fondamentale veut-on dĂąâŹâąune sociĂ©tĂ© oĂÂč le discours de peur et bientĂÂŽt de haine envers une minoritĂ© est prĂ©sentĂ© comme scientifiquement validĂ© et politiquement lĂ©gitime ?Aux hyper-pragmatiques insensibles aux grands principes, on rappellera que lĂąâŹâąon est toujours la minoritĂ© de quelquĂąâŹâąun. Et que la prochaine crise belge est dĂ©jĂ programmĂ©e, au soir des Ă©lections fĂ©dĂ©rales prĂ©vues, au plus tard, en mai 2024.
Abas la bouc-Ă©missarisation ! Par Christian Bigirimana. PostĂ© le 4 juillet 2022. La crĂ©ation des boucs Ă©missaires dans un pays post-conflit peut ĂȘtre fatale Ă la cohĂ©sion sociale car dĂ©signer une personne ou un groupe dâindividus comme Ă©tant responsables des maux de la sociĂ©tĂ©, peut conduire aux violences de masse, prĂ©vient Paul
Your access to this service has been limited. HTTP response code 503 If you think you have been blocked in error, contact the owner of this site for assistance. If you are a WordPress user with administrative privileges on this site, please enter your email address in the box below and click "Send". You will then receive an email that helps you regain access. Block Technical Data Block Reason Access from your area has been temporarily limited for security reasons. Time Mon, 22 Aug 2022 125724 GMT About Wordfence Wordfence is a security plugin installed on over 4 million WordPress sites. The owner of this site is using Wordfence to manage access to their site. You can also read the documentation to learn about Wordfence's blocking tools, or visit to learn more about Wordfence. Click here to learn more Documentation Generated by Wordfence at Mon, 22 Aug 2022 125724 computer's time .
- ÎĄá„ŃŃŐž ĐžŐ·
- ŐŃáĐșŃŐ§á§ŃÎŽ ÖÏ
ÎČÖ
- ĐĐ» а áȘĐ”ŃáŃĐŸŃĐŸŐ»Đ°
Cesaccusations rĂ©activent, avec une efficacitĂ© dĂ©solante mais prĂ©visible, la logique immĂ©moriale du bouc Ă©missaire. Câest bien de violence quâil sâagit dans cette affaire, toute civilisĂ©e quâelle paraisse. « Enfin un peu de sang sur les murs », sâenthousiasme un « tĂ©nor » macroniste dans Le Point, aprĂšs les dĂ©clarations
DĂ©bats Des milliers de juifs en France vont cĂ©lĂ©brer, vendredi soir, le jour le plus solennel du calendrier hĂ©braĂŻque. PubliĂ© le 15 septembre 2010 Ă 15h37 - Mis Ă jour le 15 septembre 2010 Ă 15h45 Temps de Lecture 3 min. Le hasard des calendriers solaire et lunaire fait que cette annĂ©e les fĂȘtes musulmanes et juives se tiennent la main. Tandis que le Ramadan s'achĂšve pour les uns, nous entrons dans les jours les plus solennels des autres, le nouvel an juif et Yom Kippour, jour du "grand pardon". Pour de nombreux musulmans et juifs en France, cette rentrĂ©e est un temps ou se conjuguent les calendriers pluriels de nos vies, temps civils et religieux, calendriers institutionnels et spirituels. C'est peut-ĂȘtre alors que s'expriment, plus intensĂ©ment encore que le reste de l'annĂ©e, les Ă©lĂ©ments composites de nos appartenances, et les affiliations multiples dans lesquels nos existences se tissent. Aucune composante ne constitue une infidĂ©litĂ© Ă l'autre, mais chacune est au contraire nourrie des identitĂ©s complexes qui fondent la citoyennetĂ© moderne. DĂšs vendredi soir, des milliers de juifs en France prendront le chemin des synagogues, pour cĂ©lĂ©brer le jour le plus solennel du calendrier hĂ©braĂŻque, Yom Kippour. Ce "jour de l'expiation", souvent traduit par "grand pardon", est d'abord un temps d'introspection, de priĂšre et de jeĂ»ne. Il s'agit d'une ascĂšse contraignante et pourtant trĂšs suivie, tant par celles et ceux qui pratiquent rĂ©guliĂšrement que par les autres, ceux qu'on appelle "les juifs de kippour", visiteurs Ă©pisodiques des synagogues. Juifs pratiquants ou de culture, Ă Yom Kippour, la distinction entre les uns et les autres s'attĂ©nue au point d'ĂȘtre sans pertinence. Personne n'est, ce jour-lĂ , Ă priori irrĂ©prochable ou dispensĂ© d'autocritique. Il n'est pas, ce jour-lĂ , de "bon" ou de "mauvais juif". Il n'est ni faute irrĂ©parable, ni individu au dessus de tout soupçon. Le face-Ă -face individuel avec ses fautes passĂ©es est ici ritualisĂ© collectivement. Le pluriel l'emporte sur le singulier. Le jour solennel de Yom Kippour est d'abord un grand rendez-vous avec la synagogue, au sens Ă©tymologique du terme synagoga, "lieu de rassemblement". Au jour du grand rassemblement, dans toutes les synagogues du monde, on fait le rĂ©cit d'un Ă©pisode biblique si cĂ©lĂšbre qu'il n'appartient plus au lexique religieux et a intĂ©grĂ© le langage populaire. Il s'agit de l'histoire du bouc Ă©missaire. On nous y rappelle que du temps oĂč le Temple se tenait Ă JĂ©rusalem, le grand prĂȘtre, au jour de Yom Kippour, tirait au sort un bouc dont le destin Ă©tait scellĂ©. Il appuyait alors ses deux mains sur la tĂȘte de l'animal et lui confiait toutes les offenses et les pĂ©chĂ©s du peuple. Il l'envoyait ensuite dans le dĂ©sert et le bouc emportait avec lui le poids des fautes humaines dans une contrĂ©e solitaire, vers une mort certaine. LA COHESION NATIONALE, PAR DELA LES IDENTITES PLURIELLES Au jour du Yom Kippour, le groupe rĂ©uni lit le rĂ©cit ancestral d'un transfert de culpabilitĂ©, du groupe vers un porteur choisi au hasard et mis Ă part et Ă mort. RĂ©unis dans la synagogue, le groupe Ă©coute, en pleine conscience que ce rite n'a plus lieu, que l'Histoire et l'interprĂ©tation humaine ont eu raison de certaines pratiques. Il n'est plus de Temple, ni de grand prĂȘtre. Le judaĂŻsme aujourd'hui ne pratique plus les sacrifices, parce que, nous disent les rabbins, "nos mots ont remplacĂ© les animaux", c'est-Ă -dire que nos rĂ©cits et nos liturgies ont sublimĂ© ces rites. Ce qui perdure n'est pas le rituel originel mais sa narration collective, et elle-aussi a le pouvoir de transfĂ©rer nos Ă©motions, et d'interroger les processus par lesquels le groupe fait cohĂ©sion. RĂ©uni, le groupe sait qu'il ne peut plus faire passer sur la tĂȘte d'un autre la culpabilitĂ©. Il sait qu'il ne transfĂ©rera plus ses offenses vers une contrĂ©e solitaire. Il est rappelĂ© Ă l'impossible "bouc-emissarisation" d'un autre. Ce qui se joue au jour du "grand pardon" est aux antipodes du repli communautaire, il s'agit de l'expression particuliĂšre d'une question universelle. S'y exprime dans un langage particulariste, celui du rituel juif, les interrogations qui dĂ©passent le groupe et qui sont celles du vivre-ensemble. Ces questions sont aussi celles qui agitent en ce moment-mĂȘme notre sociĂ©tĂ©. Aucune sociĂ©tĂ© ne peut se dĂ©charger de ses responsabilitĂ©s sur l'une de ses composantes, aucun groupe humain ne peut espĂ©rer s'exonĂ©rer de ses fautes ou de ses errements en les attribuant Ă l'autre. A nous d'entendre les rĂ©cits et les "textes sacrĂ©s" qui construisent la cohĂ©sion nationale, par delĂ les identitĂ©s plurielles. Delphine Horvilleur, rabbin, mouvement juif libĂ©ral de France Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă la fois Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce quâune autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă lire ici ? Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il dâautres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant dâappareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est lâautre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
xb7ak. 257 170 184 381 18 169 118 128 169
comment ne plus ĂȘtre un bouc Ă©missaire